Le handballeur algérien Mouloud Bourriche s'est dit jeudi victime de "faux et usage de faux" de la part de son ancien club, le CR Bordj Bou Arréridj qui pourrait lui coûter une lourde suspension pouvant atteindre deux ans pour double licence. "La direction du CRBBA a falsifié ma signature car à aucun moment je n'ai signé une double licence. Je me suis entendu avec elle pour partir gratuitement, d'autant plus que je suis arrivé sans contrepartie en provenance de la JSE Skikda. J'ai décidé de partir car nous n'avons pas trouvé un terrain d'entente", a affirmé à l'APS Mouloud Bourriche, dépité par sa situation qui va lui coûter sa participation avec l'équipe nationale à la Coupe d'Afrique des nations-2020 (CAN-2020) en Tunisie. Bourriche (34 ans) a rejoint le GS Pétroliers en janvier 2019 en provenance du CR El-Harrouch, mais ne savait pas qu'il allait être bloqué par le CRBBA qui détiendrait, comme le laissent entendre les Bordjis, sa lettre de libération. "Après six mois passés à El-Harrouch, j'ai rejoint le GSP durant le mercato d'hiver en janvier 2019. Mais je ne savais pas que le CRBBA et le CREA ont conclu un accord illégal qui n'existe même pas dans les règlements généraux de la Fédération algérienne de handball (FAHB), selon le président d'El-Harrouch lui-même, stipulant que si je venais à rejoindre les Pétroliers, le club algérois doit payer la somme de 500.000 dinars", s'est emporté le joueur. Et d'ajouter : "Quelques mois plus tard, le CRBBA a formulé des réserves contre ma participation lors de la rencontre de Supercoupe, arguant que ma signature au GSP était illégale. La fédération a alors décidé de me suspendre, je n'ai plus joué depuis 4 mois, chose qui m'a coûté ma place en sélection que j'avais l'ambition de rejoindre. Je comprends la décision du sélectionneur (Alain Portes) car il ne peut pas convoquer un joueur non compétitif, je ne lui en veux pas". Afin d'être "rétabli dans ses droits", Bourriche, qui figurait dans la liste des 18 joueurs retenus pour la dernière CAN-2018 au Gabon, a entamé son long combat, décidant notamment de déposer plainte pour "faux et usage de faux" contre le CRBBA. "Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'ai pas été entendu par la Commission de discipline et de qualification de la fédération, vu que je suis l'intéressé. Le GSP a déposé un recours devant le Jury d'appel, je me suis alors présenté devant cette structure, où on m'a signifié que je ne suis pas une partie dans l'accord entre le CRBBA et le CREA. Le président du Jury d'appel m'a clairement affirmé que je ne suis pas fautif dans cette affaire". "Toutefois, explique Bourriche, personne n'a voulu prendre ses responsabilités dans cette affaire, jetant la balle du côté de la FAHB qui, se basant sur les documents en sa possession, a décidé de me suspendre. J'ai retiré mon dossier et j'ai saisi, pas plus tard que lundi, le Tribunal arbitral de règlement des litiges sportifs", se disant "étonné" par la non-publication du procès-verbal de la délibération relative à sa sanction. Une sanction qui "ne sert personne" De son côté, le président du CRBBA, Khaled Achacha, s'est mis du côté du joueur en refusant toute sanction contre lui, tout en défendant la position de son club. "La FAHB n'a pas le droit de sanctionner le joueur, c'est une affaire qui concerne notre club, El-Harrouch et le GSP. C'est un joueur qui appartient au CRBBA et j'ai les documents nécessaires prouvant mes propos", a réagi le patron des champions d'Algérie 2018-2019. Avant de poursuivre : "De toutes les manières, il ne fera plus partie de l'effectif de mon équipe. Je ne suis pas fou pour jouer avec la réputation de mon club et toute une ville, en signant un faux contrat. Une éventuelle suspension de Bourriche ne sert les intérêts de personne : ni le CRBBA, ni le GSP, encore moins le joueur. J'ai parlé avec Bourriche et je lui ai expliqué que c'était une question de principe, si le GSP veut l'avoir, il n'a qu'à me contacter pour bénéficier de ses services". Dans le souci d'avoir la version de la FAHB, son président Habib Labane a tenu à clarifier la position de l'instance fédérale dans une déclaration à l'APS : "Nous avons reçu des documents de deux clubs différents signés par la même personne, on n'a pas les moyens d'authentifier cette signature. Le joueur a le droit de faire appel, mais il y a un règlement à suivre et il sera sanctionné selon les lois en vigueur". Le numéro 1 de la FAHB s'est dit "embarrassé" par cette situation, "car il s'agit d'un joueur international. J'espère qu'il sera rétabli dans ses droits. La Commission de discipline et de qualification a convoqué les deux clubs (CRBBA et GSP, ndlr) lors de la première réunion sans Bourriche, ce dernier a été entendu par le Jury d'appel". Le président du CREA, Abderrahmane Briouet, a été le premier à faire les frais de cette affaire, suspendu par la FAHB pour un an, plus une amende de 40.000 DA, pour avoir remis la lettre de libération du joueur au GSP et au CRBBA en même temps.