L'Ambassadeur, Sofiane Mimouni, Représentant Permanent de l'Algérie auprès des Nations unies à New York, a présenté l'expérience de l'Algérie en matière de lutte contre le Covid-19 et les mesures prises par le gouvernement algérien pour contenir la propagation du virus et faire face à cette pandémie. Prenant part, en qualité de paneliste, à une réunion organisée par la Mission Permanente du Kenya à New York, en collaboration avec l'organisation des Nations Unies sur le thème "COVID-19 - réalités mondiales pour infléchir la courbe : politiques et décisions en matière de santé, de moyens de subsistance et de sécurité économique", l'Ambassadeur Mimouni a déclaré que la pandémie du COVID-19 et ses conséquences avaient fragilisé tous les systèmes nationaux à travers le monde, mettant en exergue les vulnérabilités existantes mais également les opportunités à même de permettre de relever les défis actuels et de faire face à ceux de l'avenir. M. Mimouni a indiqué que le gouvernement algérien avait, dès l'annonce par l'OMS, le 30 janvier 2020, de "l'urgence de santé publique internationale", mis en place un plan national multisectoriel de préparation et de réponse pour faire face à cette pandémie. C'est ainsi qu'au-delà de l'adoption de mesures visant à contenir la propagation du virus, à l'instar de l'imposition du couvre-feu à l'échelle nationale, de la fermeture des écoles, des universités et des lieux de culte et de la limitation du travail aux travailleurs essentiels, l'Algérie a alloué un budget de 100 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents et fournir aux hôpitaux et au personnel médical l'équipement nécessaire, en termes de masques, de lits et de ventilateurs. Le gouvernement a également entrepris plusieurs actions pour accroître la production locale de fournitures médicales afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des produits importés. A ce titre, le Représentant Permanent de l'Algérie a mis en exergue le fait que les autorités algériennes avaient pris les mesures nécessaires pour stopper l'exportation et augmenter la capacité de production de masques médicaux à travers une stratégie inclusive associant différents acteurs qui, couplée à l'importation, a permis aux autorités de garantir la distribution de quelques 7 millions de masques par semaine aux hôpitaux. Dans ce cadre, il a indiqué que les entreprises du secteur public et privé ont été encouragées à augmenter leurs capacités de production de masques ce qui a permis d'atteindre la production de 500 000 masques par jour. D'autre part, l'Algérie a augmenté sa production de gel hydro-alcoolique en un temps record pour répondre aux besoins nationaux, à travers des unités de productions exclusivement locales. Des entreprises privées et des associations de la société civile ont, également, construit une centaine de passages de désinfection mobiles qui ont été installés principalement devant des hôpitaux et des bureaux de poste. Dans le domaine du dépistage, l'Ambassadeur Mimouni a précisé que l'Algérie a commencé à produire, depuis le 12 mai, des kits de test rapide pour le nouveau coronavirus, avec une capacité de production de 200 000 unités par semaine, soulignant que cette production permettra à l'Algérie d'assurer un certain degré d'autosuffisance en termes de besoins de tests et d'augmenter les capacités nationales de dépistage. L'entreprise électronique ENIE s'est, pour sa part, engagée dans la conception et la fabrication de respirateurs artificiels et de respirateurs automatiques pour approvisionner les hôpitaux en équipements. Concernant les moyens de traitement, l'Algérie a adopté le protocole de traitement du COVID-19 à l'hydroxy-chloroquine, produite localement avant même le début de la pandémie. Ce protocole, associé à un antiviral, a permis la guérison, au 17 mai, de 3 507 personnes sur 7 019 cas confirmés, a-t-il ajouté. Le Représentant Permanent de l'Algérie a relevé la dynamique d'innovation suscitée par la lutte contre cette pandémie. Dans ce cadre, il n'a pas manqué de mettre en avant la contribution des startups algériennes pour trouver des solutions intelligentes et alternatives, notamment à travers le développement de plateforme numérique reliant tous les hôpitaux au ministère de la Santé, la création d'applications d'alerte mobiles pour combattre et limiter la propagation du COVID-19 et la mise en place d'une plateforme électronique permettant aux citoyens de bénéficier de consultations médicales à distance, gratuites et sans contraintes En ce qui concerne le secteur économique, M. Mimouni a rappelé que la Banque d'Algérie avait, également, pris une série de mesures exceptionnelles dans le cadre des efforts visant à atténuer l'impact économique de cette pandémie mondiale. Tout en estimant qu'il était encore trop tôt pour évaluer l'impact global de cette pandémie, l'ambassadeur a reconnu que le lourd tribut des mesures de confinements avaient impacté de nombreuses entreprises et avaient ralenti l'économie. Il a ajouté que plusieurs consultations avaient eu lieu avec les représentants du patronat et du syndicat afin d'identifier les mesures nécessaires pour atténuer les effets de la pandémie. Enfin l'Ambassadeur Mimouni a conclu en soulignant que l'aspect positif de cette pandémie réside certainement dans le fait qu'elle a grandement contribué à mettre fin à l'ère des importations globales en Algérie, conduisant les efforts du gouvernement à utiliser toutes les potentialités nationales et à encourager la production nationale dans tous les secteurs, en particulier l'agriculture et l'industrie pharmaceutique et à s'ouvrir davantage aux investissements étrangers.