Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a affirmé lundi à Alger que les jalons de la nouvelle République s'annoncent avec "la révision de la Constitution et le plan de la relance économique et sociale", soulignant la nécessité d'accompagner ce plan par "une révision profonde du système fiscal actuel". "Ces réformes entreprises par les pouvoirs publics, entrent dans le cadre d'un plan global qui porte sur la révision de notre système financier et bancaire avec pour objectif de soutenir la nouvelle vision économique de l'Etat", a déclaré M. Djerad, dans son discours inaugural prononcé lors des Assises nationales sur la réformes fiscales au Centre International des Conférences (CIC). Cette vision, a-t-il poursuivi, devrait accompagner l'Algérie tout au long des prochaines décennies. "cela permettra de lever les défis et d'assurer les équilibres financiers du pays tout en préservant l'aspect social dans les politiques publiques". M.Djerad a regretté le fait que les ressources financières de l'Etat soient toujours dépendantes de la fiscalité pétrolière, essentiellement, en ajoutant qu'une partie de cette ressources est mobilisée ces dernières années pour couvrir les dépenses liées au budget du fonctionnement au lieu qu'elle soit mobilisée pour le financement des investissements productifs qui contribuent au développement du pays. Lire aussi: Réforme fiscale: accélérer la numérisation des modes de gestion pour lutter contre la fraude fiscale Le chef de l'Exécutif a prévenu qu'il s'agit là d'une ressource financière basée sur des énergies non renouvelables et sur laquelle le pays ne peut s'appuyer éternellement," sans parler de l'instabilité de son prix qui reste dépendant des fluctuations du marché mondial et des facteurs externes que le pays ne peut maitriser". "Cela conduirait inévitablement à une incapacité de garantir une durabilité des ressources financières pour répondre aux besoins de la croissance", a-t-il prévenu. Concernant les revenus de la fiscalité ordinaire, le Premier ministre a fait constater qu'"en dépit des efforts consentis tout au long de ces dernières années sur le plan législatif, fonctionnel et structurel, les niveaux des revenues n'ont pas atteint les résultats escomptés", ce qui affecte l'équilibre budgétaire de l'Etat et entrave la réalisation des projets de développement", a-t-il encore regretté. De plus, M. Djerad considère que le système fiscal actuel est loin de répondre au principe de l'équité escompté du fait que la charge fiscale n'est pas imposée aux différents agents économiques selon leur capacité de contribution. Pour étayer ses propos, il a cité l'exemple édifient de l'impôt sur le revenu qui concerne essentiellement les salariés tandis que les impôts en provenance des autres catégories demeurent "anormalement" faibles.(APS)