Un audit "profond" va être engagé au niveau de la compagnie nationale des hydrocarbures "très bientôt" afin de revoir l'organisation et le fonctionnement de Sonatrach, a indiqué, mardi à Alger, le ministre de l'Energie Abdelmadjid Attar. Lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale, M. Attar a affirmé qu'un "audit profond va être lancé au niveau de Sonatrach très bientôt et ça sera peut être la semaine prochaine en exécution des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune". Attar a souligné qu'il est nécessaire d'alléger la gestion de Sonatrach et procéder à des réductions de ses coûts de fonctionnement et d'exploitation. "Il faut également réduire le nombre de postes à l'étranger qui ne sont pas nécessaires", a-t-il relevé tout en ajoutant que la compagnie nationale doit plutôt renforcer sa présence dans l'exploration et l'exploitation de pétrole et du gaz notamment dans les pays voisins africains. Dans le même sillage, il a mis en avant le rôle "essentiel" que peuvent jouer les organismes de régulation à l'instar d'Alnaft et la Creg, précisant qu'il y a nécessité de leur réhabiliter leurs autorités. S'agissant du domaine de l'exploration et du développement des petits gisements, M. Attar a fait savoir que ces activités seront réalisées en partenariat avec les investisseurs étrangers qui vont financé la totalité de l'exploration, alors que Sonatrach remboursera sa part à partir de la phase d'exploitation. Tout en assurant que la compagnie nationale dispose de moyens pour procéder à des explorations en solo, M. Attar a rappelé que l'Algérie possède un potentiel de pétrole et de gaz pour assurer la sécurité énergétique jusqu'à 2050, mais à condition d'introduire, a-t-il mentionné, la transition et l'efficacité énergétiques. Evoquant la nouvelle loi sur les hydrocarbures, M. Attar a affirmé que les textes d'application soient prêts et effectifs d'ici début septembre en vue de booster l'investissement et le partenariat dans ce domaine et de renouer avec la croissance et la productivité. " Sans les textes d'application de la loi sur les hydrocarbures, nous ne pouvons pas développer des partenariats. La mise en œuvre de cette loipermettra une plus grande attractivité du marché malgré la crise financière actuelle aggravée par la pandémie du Covid-19", a-t-il précisé. == Accès à l'électricité et au gaz : priorité aux zones industrielles == Attar a affirmé, en outre, que le raccordement à l'électricité et au gaz naturel sera donné en priorité aux zones industrielles et aux investisseurs pouvant créer des emplois. A ce propos, il a indiqué que sur les 50 zones industrielles existantes, une seule à savoir celle de la wilaya de Relizane qui soit complétement raccordée au réseau électrique et au gaz. Précisant qu'une zone industrielle englobait en moyenne entre 20 et 40 opérateurs employant de 50 à 200 personnes, M. Attar a indiqué qu'il y avait dans ce cadre quelques 8800 demandes de raccordement à l'électricité et au gaz émanant d'investisseurs, dont 37% seulement ont été raccordés ou en cours d'études ou en phase de réalisation. S'agissant des tarifs de l'électricité et du gaz, M. Attar a écarté toute éventuelle augmentation pour les ménages. "L'Etat doit continuer à soutenir l'entreprise Sonelgaz qui a prévu d'investir 27 milliard DA d'ici 2030 pour répondre aux besoins de la consommation en installant de nouvelles centrales", a-t-il fait savoir, soulignant que le programme d'investissement prévu de 2030 à 2050 pour assurer la sécurité énergétique axera sur les énergies renouvelable et l'efficacité énergétique.