La situation dans les villes sahraouies occupées est "très grave" avec la propagation de l'épidémie de Covid-19 et la répression à laquelle continuent de se livrer les forces d'occupation marocaines, a averti dimanche le ministre sahraoui des territoires occupés et des communautés sahraouies à l'étranger, Mohamed El-Ouali Akik, appelant la communauté internationale à intervenir pour protéger le peuple sahraoui de la guerre d'extermination menée par le régime du Makhzen. Dans une déclaration à l'APS, Mohamed El-Ouali Akik a précisé que les Sahraouis dans les villes occupées "sont complètement démunis face à l'épidémie de Covid-19 alors que les contaminations ne cessent de gagner du terrain en l'absence totale de médecins et de médicaments dans les hôpitaux", prévenant que "les autorités d'occupation marocaines sont prêtes à sacrifier nombre d'occupants marocains pour exterminer le peuple sahraoui". "La situation est beaucoup plus grave qu'on ne peut l'imaginer", a alerté le responsable sahraoui, appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à protéger le peuple sahraoui dans les territoires occupés. Les observateurs internationaux doivent pouvoir se rendre sur place pour voir la réalité de la situation, surtout dans les prisons de l'occupation, a insisté M. El-Ouali Akik. Depuis le reprise de la lutte armée par le peuple sahraoui en réaction à l'agression militaire marocaine contre des civils sans défense dans la région d'El-Guerguerat, les forces d'occupation "ont militarisé toutes les villes sahraouies et imposé de sévères restrictions à tous les militants sahraouis et défenseurs des droits de l'homme", a expliqué le ministre sahraoui, précisant qu'"après avoir assiégé les villes, les autorités d'occupation assiègent à présent les maisons en se livrant à toutes les méthodes d'intimidation et d'oppression". Aussi, a-t-il exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à protéger le peuple sahraoui en amenant le Royaume du Maroc à se conformer à la légalité internationale et en hâtant l'organisation d'un référendum libre, juste et transparent permettant l'autodétermination du peuple sahraoui. Pour Akik, la dernière réunion du conseil de sécurité sur le Sahara Occidental tenue à huis-clos lundi dernier est «extrêmement importante», de par le consensus quasi-total sur le fait que l'annonce du président américain sortant, Donald Trump est «illégale, vaine et ne changera en rien le processus de la question sahraouie » et que les résolutions onusiennes y afférentes constituent l'unique cadre pour le règlement de la crise. Dans ce sens, le responsable sahraoui a appelé à revoir le système mondial de manière à «imposer à tout un chacun le respect et l'application des résolutions onusiennes, pour qu'elles ne soient pas soumises aux intérêts de certaines grandes puissances au Conseil de sécurité». Le peuple sahraoui ne renoncera pas à la lutte armée jusqu'au recouvrement de l'indépendance et l'établissement de la République arabe sahraouie sur tous les territoires sahraouis, a-t-il martelé, soulignant que «les Sahraouis en ont assez de cette attente et des atermoiements de l'ONU pour le recouvrement de leurs droits légitimes, tel que stipulé par les chartes internationales ». «Toutefois, toutes les portes restent ouvertes à toute initiative politique constructive à même de garantir un règlement juste à la question suivant les cadres onusiens », pour que « l'association entre la lutte armée et le combat politique demeure parmi les voie les plus efficaces pour récupérer les terres spoliées et mettre un terme aux visées expansionnistes de l'occupation marocaine », a-t-il ajouté. Le peuple sahraoui n'est pas un peuple belliciste. C'est un peuple pacifique. « Cependant, après 29 ans de combat pacifique, il a perdu espoir de voir la Communauté internationale s'acquitter de ses engagements».