Des prisonniers du "Hirak du Rif" au Maroc, dont le chef de file, Nasser Zafzafi, qui avaient entamé mercredi une grève de la faim pour dénoncer la politique de la mainmise sécuritaire au Maroc face à la liberté de la presse et d'expression, ont été transférés vers différents établissements pénitentiaires en vue de les séparer, ont rapporté jeudi des médias locaux. "D'après un communiqué de la délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion, une décision a été prise pour le transfert des prisonniers du Hirak rifain, détenus à la prison locale Tanger2, vers d'autres établissements les séparant, sans pour autant préciser la localisation exacte", indiquent ces médias. Selon la même source, l'administration dirigée par Mohamed Salah Tamek, explique cette décision par "le comportement illégal" de ces détenus. Nasser Zafzafi, et huit autres détenus du mouvement ont entamé mercredi une grève de la faim de 48 heures pour dénoncer la politique de la mainmise sécuritaire au Maroc face à la liberté de la presse et d'expression, et au droit de manifester pacifiquement. Mercredi , le père de Nasser Zafzafi a déclaré dans un livre transmis sur Facebook que six prisonniers du Hirak rifain détenus à "Tanger2", dont son fils comptaient entamer "une grèves de faim ouverte" en raison de l'interdiction qui leur a été donnée de discuter avec leurs familles et de prendre contact avec des personnes avec qui ils ne sont pas apparentés. Nasser Zafzafi a mené une série de grèves de la faim depuis son arrestation en mai 2017 pour contester son arrestation et améliorer ses conditions de sa détention. En avril 2019, la justice marocaine a confirmé le jugement initial de 20 ans d'emprisonnement contre Nasser Zefzafi et trois autres meneurs de la contestation qui a agité en 2016 et 2017 la région marocaine du Rif. Les autres peines vont de 1 à 15 ans de réclusion. Cette protestation a été déclenchée par la mort en 2016 d'un vendeur de poisson, Mohsen Fikry, broyé dans une benne à ordures en tentant de s'opposer à la saisie de sa marchandise. Des centaines de militants ont été arrêtés durant ces évènements, selon les estimations des organisations de défense des droits de l'Homme. Certains d'entre eux ont été libérés après l'expiration de leur peine. L'association des familles de prisonniers du "Hirak du Rif" estime à 23 le nombre de militants toujours détenus, dont Nasser Zefzafi.