L'occupant marocain impose, depuis 90 jours, des centaines de formes d'interdits et d'interdictions aux Sahraouis résidant dans les territoires du Sahara occidental occupé, et la répression dont ils sont victimes est devenue plus féroce et plus aveugle que jamais, a dénoncé la militante sahraouie, Soltana Kheya. Dans un entretien avec le journal électronique "La Patrie News", Soltana Kheya, a souligné vendredi, que cette situation dans les territoires occupés qu'elle qualifie d"enfer", a commencé à la suite de la rupture unilatérale par l'armée d'occupation marocaine du cessez-le-feu en date du 13 novembre passé. "Les civils sahraouis vivant dans les territoires occupés, dont moi-même, avons été pris dans un engrenage de violence et de répression pour nous intimider et tenter de nous faire taire. C'est devenu une politique systématiquement suivie et appliquée par l'occupant marocain", a-t-elle accusé, affirmant être "victime d'un siège total et absolu depuis son retour d'Espagne". Depuis le 19 novembre donc, elle est sous résidence surveillée. "La répression dont nous sommes tous victimes est devenue plus féroce et plus aveugle que jamais", a-t-elle signalé. Elle se plaint que cela fait 84 longs et interminables jours qu'elle vit, avec sa petite famille sous résidence surveillée. "Nous ressentons comme de la braise brûlante cette intenable situation. Personne n'a plus le droit de nous rendre visite, de nous voir, ni même de nous parler", a-t-elle ajouté, indiquant que "(...) Les domiciles des Sahraouis, sont investis, fouillés, mis à sac et même pillés". "Nous sommes frappés par des centaines de formes d'interdits et d'interdictions. Même le fait de se tenir près de sa maison, ou de s'adresser à un voisin, devient un délit, ou carrément un crime", a témoigné Mme Kheya qui a tenté, le 7 février dernier, de briser le siège dont elle est victime. Les Sahraouis plus que jamais déterminés et engagés D'après la militante, "l'occupant marocain veut qu'on serve d'exemple, pour éloigner tout le monde du chemin difficile du militantisme (pour l'autodétermination)". Mais, pour elle, "c'est l'exact contraire qui est obtenu à travers ces intimidations et cette féroce répression. Nous en sortons plus déterminés, plus aguerris et plus engagés que jamais. Ces 84 jours d'embargo sont pour nous tous une prison à ciel ouvert." Lire aussi: Agression marocaine brutale contre la militante sahraouie Soltana Kheya et sa soeur Elwaara La fille-courage, sait que le combat des Sahraouis risque de perdurer encore dans le temps. "L'occupant marocain, avec ses armes, sa torture, sa répression et ses prisons, ne nous fait pas du tout peur. Nous nous attendons à tout, absolument tout, de la part de l'occupant marocain. Désormais, nous avons vaincu, et résolument surmonté notre peur", a-t-elle assuré confiante de l'avenir bien que "tous les militants sont systématiquement placés sous surveillance. Dakhla, Laâyoune, Boujdour et toutes les villes occupées sahraouies ont été transformées en casernes", a-t-elle déclaré. Par ailleurs, elle a fait savoir que "des brouilleurs très performants et très puissants sont installés à proximité des domiciles des militants les plus connus et les pus actifs. "Nous ne pouvons même pas regarder la télévision normalement, et suivre les succès et la progression de l'ALPS (armée populaire de libération du Sahara Occidental). Chez nous, la connexion Internet est fortement perturbée et très souvent mise en panne volontairement. Même le téléphone ne fonctionne que sporadiquement", a-t-elle encore dénoncé. En effet, l'occupant marocain "empêche les militants par tous les moyens de communiquer, de témoigner et de diffuser les horribles images dont ils sont systématiquement victimes", a-t-elle constaté.