L'approche de priorisation de la décision scientifique sur le politique adoptée par Algérie s'est avérée, de l'avis de nombreux spécialiste, "judicieuse" dans la gestion de la crise sanitaire, induite par la propagation du nouveau Coronavirus (covid-19). Des mesures, "proactives" avaient été ordonnées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour juguler la propagation du virus, à travers l'activation d'un dispositif de veille et de surveillance et d'un dispositif sanitaire préventif pour protéger la société et le cas échéant, intervenir rapidement, et ce dés l'apparition du premier cas, un ressortissant italien travaillant à Hassi Messaoud, le 25 février 2020, et la contamination de 16 individus d'une même famille à Blida lors d'une fête familiale. "L'Algérie, comparativement à d'autres pays qui ont enregistré des chiffres ahurissants en nombre de contaminations et de décès, a relativement mieux géré la crise", a estimé Pr. Kamel Djenouhat, épidémiologiste et chef de service du laboratoire biologique à l'EHP de Rouiba (Alger Est). Cette pandémie "est, pour les Pouvoirs public, une +leçon+ afin de mieux se préparer, à l'avenir, à faire face à ce type de crises à travers la garantie de plus de moyen de protection, tant en termes de lits, de réanimation et de moyens humains". Il a plaidé, dans ce sens, pour "une gestion décentralisée" afin d'optimiser l'organisation face une telle crise en définissant les responsabilités et en associant tous les acteurs sur le terrain, suggérant dés à présent une répartition géographique et structurelle "équitable" des centres d'analyse biologiques pour la détection du virus, limitée au début à l'institut Pasteur seulement. Qualifiant de "proactives", les mesures portant fermeture des frontières terrestres et aériennes, confinement, fermeture des écoles, universités et mosquées, et suspension des activités non obligatoires, Pr. Djenouhat a considéré que cette décision "courageuse" a eu un rôle crucial dans la prévention contre la propagation de la pandémie. Dans le même ordre d'idée, il a relevé des résultats "très positifs" du protocole thérapeutique mis en place par le Comité Scientifique de Suivi de l'Evolution de la Pandémie du Coronavirus en plus de la coopération et la coordination entre tous les acteurs sur le terrain, y compris le secteur privé et les associations, "ce qui a donné lieu à un front social unifié, qui a permis à l'Algérie d'affronter cette crise malgré certaines insuffisances". De son côté, le Chef de l'unité Covid-19 au CHU Mustapha Pacha, Pr. Kamal Hail estimé que la situation pénible qu'a connu l'Algérie, à l'instar du reste des pays du monde, "est une expérience pour tous, en particulier en matière de systèmes de santé, au regard des difficultés à gérer cette crise, tant en termes de moyens que du poids de la mission des corps de la Santé". Lire aussi: Tebboune: le vaccin anti-covid "Sputnik V" fabriqué localement dans 6 à 7 mois En dépit de l'amélioration de la situation épidémiologique à la faveur de la baisse des cas d'infection et de décès, la prudence et la vigilance doivent rester de mise pour éviter un retour à la situation précédent, a-t-il tenu à souligner. Pour sa part, le membre du Comité Scientifique de Suivi de l'Evolution de la Pandémie du Coronavirus, Dr Bekkat Berkani, a relevé "le courage" des décisions prises par le Président de la République, notamment la fermeture de toutes les frontières afin de contenir la propagation du virus. Abordant le volet des soins, il a déclaré que "tous les moyens ont été déployés pour garantir une bonne prise en charge des malades, notamment les cas graves, à commencer par les médicaments avec le suivi des malades jusqu'à guérison complète". "Les mesures décrétées sur le terrain, en temps opportun, à travers notamment le confinement partiel, l'interdiction du transport entre wilayas et la suspension de toutes les activités non indispensables, ont été décisives pour empêcher une propagation massive du virus comme dans d'autres pays", a-t-il affirmé saluant la maturité des citoyens quant à l'impératif respect des dispositions préventives. Dr Bekkat Berkani a souhaité, dans ce sens, que le vaccin anti Covid-19 contribue à un recul "significatif" de la pandémie dans le monde et dans notre pays, "où les cas enregistrés sont sous la barre des 200/jour", a-t-il fait observer. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avait procédé, dès l'apparition des premiers cas d'atteinte au nouveau Coronavirus, à la mise en place de mécanismes sur le terrain pour assurer une gestion efficace et coordonnée de la crise, sur les plans juridique et institutionnel. Pour faire face à cette épidémie, qui a frappé le monde entier, le Président de la République avait ordonné le 20 mars 2020, la prise de mesures urgentes et préventives, traduites notamment par la fermeture des écoles, universités, crèches, établissements de formation, salles de sport et de fêtes. La suspension des moyens de transport terrestre, maritime et aérien, et le rapatriement, rappelle-t-on, des étudiants algériens en Chine, premier foyer de l'épidémie, ont été entre autres mesures décidées. D'autres opérations de rapatriements de citoyens algériens bloqués à l'étranger avaient également été opérées. Le département de la Santé a fixé pour priorités afin de garantir une prise en charge adéquate des malades, la mise en place d'un protocole thérapeutique, l'organisation des soins, l'accessibilité au dépistage, un système de contrôle efficace et une communication fiable et complète. En dépit des efforts déployés pour faire face à la pandémie, le système sanitaire s'est avéré "mal préparé" en raison "des dysfonctionnements", dont il pâtissait en matière d'organisation, de ressources humaines, de formation et de méthodes de traitement. Le président de la République avait affirmé, dans ce cadre, que la crise de Coronavirus était l'occasion pour une révision "dans le fond" du système sanitaire, afin d'asseoir un système de santé moderne "garantissant au citoyen une prise en charge décente".