Le bilan des réalisations des opérations de reboisements fait état de 831.058 hectares (ha) reboisés depuis l'année 2000 jusqu'au 30 juin 2020, a indiqué mercredi la Direction générale des forets (DGF). Estimant que les reboisements, ont toujours constitué une action "déterminante" dans les programmes d'extension du patrimoine et de protection des terres, la DGF a indiqué que le bilan des réalisations des reboisements depuis 1962, s'élève à plus de 1 million d'hectares, toutes plantations confondues, dont 800.000 ha au titre du Plan National de Reboisement (2000- 2016). Ainsi, la réalisation globale depuis 2000 jusqu'au 30 juin 2020 est de 831.058 ha, toute catégorie confondue, avec 60% de plantation forestière, 36% de plantation fruitière et 4% de plantation pastorale, précise la DGF dans une note transmise à la presse à l'occasion de la Journée internationale des forêts, célébrée le 21 mars de chaque année. Pour l'exécution des programmes de reboisements, le secteur des forêts dispose d'une infrastructure de production de plants constituée de 98 pépinières gérées par l'administration des forêts, ajoute la même source. Soulignant que l'Algérie, à l'instar du monde entier, célébrera cette année, la Journée internationale des Forêts, le 21 Mars 2021, sous le thème: "la restauration des forêts : une voie vers la reprise et le bien-être", la DGF a rappelé que l'Algérie couvre une superficie de plus de 2,3 millions de km2 ce qui en fait, en étendue, le premier pays africain, mais avec une superficie forestière (4,1 millions d'hectares) des plus faibles d'Afrique, le Sahara algérien, l'un des plus vastes déserts du monde, occupant plus de 2 millions de km2, soit 84% du territoire national. S'agissant de l'état du patrimoine naturel, l'inventaire forestier national (IFN 2008), fait ressortir : 4.115.908 Ha, soit 16,7% de l'Algérie du Nord en terres forestières (forêts, maquis et reboisements), 1.974.018 Ha de terres alfatières (8%) et 4% de terres improductives (terrains rocheux, chott, urbain). La répartition des 4.115.908 ha de terres forestières par types de formations fait apparaître la prédominance des maquis et des maquis arborés qui couvrent 2.413.090 ha, soit 58,7% du total des formations forestières, explique le document. Ces chiffres témoignent, selon la DGF, de l'état de "dégradation" des forêts réduites sur 58,7% de leur superficie en maquis et maquis arborés qui sont en grande partie à faible densité, d'où les "besoins importants" en reconstitution des forêts par reboisement des maquis et des maquis arborés dans des buts de renforcement de leur rôle de protection et de production. Pour leur part, les forêts proprement dites (forêts et reboisements) couvrent 1.702.818 Ha, soit 42% du total des formations forestières, ajoute la DGF, soulignant que la répartition de la strate arborée par types de peuplements fait ressortir la prédominance des peuplements d'âge moyen (perchis et jeunes futaies) qui représentent 43% et en second lieu celle des peuplements âgés (vieilles futaies) qui représentent 36%. Dans les détails, la DGF a expliqué que la forêt algérienne est constituée de différentes essences dont, le Pin d'Alep (1.158.533 Ha), soit 68% de la superficie globale des forêts, chêne liège (349.218 ha), soit 21%, chêne zèen (43.922 ha), soit 3%, cèdre (32.909 ha), soit 2%, eucalyptus (29.355 ha), soit 2%, Pin maritime (28.490 Ha), soit 1% et divers (68.391 Ha), soit 3%. Plus de 16 millions d'Hectares sont sensibles à la désertification Par ailleurs, la DGF a indiqué que la carte de sensibilité à la désertification réalisée en 1996 et actualisée en 2010 a démontré que plus de 16 millions d'Hectares sont sensibles à la désertification. Elle a expliqué que la comparaison des deux études fait ressortir l'évolution de la sensibilité des terres comme suit: une augmentation de 5% pour la classe peu ou pas sensible, de 6% pour la classe moyennement sensible, 4% pour la classe sensible, de moins de 1% pour la classe désertifiée et une régression de 6,5% pour la classe très sensible. Cependant, les plans et les démarches conçus pour lutter contre la désertification, la pauvreté des populations et les pressions sur les ressources ont été souvent "peu efficaces et ont atteint leurs limites", estime la DGF, ajoutant que l'absence de mise en oeuvre commune et intersectorielle de politiques et de moyens ont été, par ailleurs, des obstacles "sérieux" à l'atteinte des objectifs assignés en matière de conservation des sols et de lutte contre la désertification. A cet effet et pour une meilleure mise en oeuvre des futurs plans d'action et devant l'ampleur et l'importance des défis, un organe interministériel approprié de coordination (ONCLCDBV) a été mis en place par décret exécutif (n 20-213 du 30 juillet 2020), rappelle la DGF, expliquant que cet organe est formé des représentants de 15 ministères et 12 organismes nationaux, dont le rôle est de catalyseur dans l'élaboration et la mise en oeuvre et l'évaluation des plans d'action. Dans le même contexte, il a été jugé "nécessaire", selon le document, de procéder à la réorganisation de la DGF par la création de la direction de la lutte contre la désertification et du barrage vert par Décret exécutif n 20-302 du 15 octobre 2020 qui est chargée de l'élaboration de la stratégie nationale de la lutte contre la désertification et du plan d'action de réhabilitation, d'extension et de développement du barrage vert. La relance du projet de grande envergure qu'est le Barrage Vert, selon les nouveaux préceptes liant, développement durable, lutte contre la désertification et adaptation aux changements climatiques, s'inscrit en droite ligne avec l'accord international sur la gestion durable des terres, pour atteindre la neutralité de la dégradation des terres d'ici 2030, explique la note. Ce projet permet aussi la réduction des tempêtes de sable et de poussière et la résilience à la sècheresse, ainsi que le défi de Bonn et les objectifs du développement durable (ODD), visant à restaurer 350 millions d'hectares de terres forestières dégradées d'ici 2030, qui va assurer un environnement propice à la création de richesses, à la croissance économique et à la sécurité alimentaire et la stabilité sociale.