La Ligue marocaine pour la défense des droits humains (LMDDH), a appelé le procureur du Roi près le Cour de cassation, El Hassan Daki à ouvrir une enquête sur les agressions contre les enseignants contractuels à Rabat, ont rapporté des médias locaux. Dans une lettre ouverte adressé à El Hassan Daki, en sa qualité de président du Ministère public, la Ligue marocaine pour la défense des droits humains a indiqué que "l'opinion publique marocaine a été choquée par les scènes et les incidents d'oppression et de torture auxquels les enseignants et les enseignantes dont le contrat a été imposé ont été soumis lors de leur participation aux deux marches de protestation, organisées les 16 et 17 mars à Rabat. "Les Marocains ont dénoncé l'usage disproportionné de la force par les pouvoirs publics, et sa transformation parfois en violence et torture, en violation (...) des obligations internationales du Maroc, notamment dans le domaine de la lutte contre la torture et autres traitements cruels ou dégradants", ajoute la même source. La ligue marocaine cite, en outre, des déclarations rapportées par certaines victimes faisant état de "harcèlement, d'insultes et des mauvais traitements infligés à certains enseignants". Suite à la répression des manifestations des enseignants contractuels, plusieurs voix se sont élevées au Maroc et à l'étranger pour dénoncer la réaction des pouvoirs public quant à ces mouvements de protestation. Le 20 mars courant, la Coordination marocaine des enseignants contractuels est montée au créneau en condamnant l'usage de la violence à l'encontre des enseignants lors des manifestations des enseignants contractuels à Bab El Had dans la capitale Rabat. Elle avait dénoncé via un communiqué "la répression barbare qu'ont subi les enseignants lors des manifestations", condamnant l'appel en renfort d'un "groupe de voyous" pour perturber les manifestations mais aussi le "harcèlement sexuel" dont ont été victimes plusieurs enseignantes participant aux marches. Dans une communiqué repris le 22 mars, l'Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l'Homme a, pour sa part, indiqué que la dispersion par les autorités marocaines des rassemblements pacifiques à Rabat des enseignants contractuels qui réclament leur intégration dans le secteur public, révèle "un niveau de répression sans précédent". Appelant le gouvernement marocain à "cesser d'utiliser la force face aux protestations populaires", Euro-Med avait, entre autres, dénoncé, le fait que "les forces de sécurité marocaines ont traité avec une violence excessive les centaines d'enseignants" qui ont manifesté les 16 et 17 mars derniers dans les rues de Rabat. De son coté, la Fédération marocaine des fonctionnaires de l'enseignement a appelé à l'organisation d'une grève nationale les 5 et 6 avril prochain pour protester contre la répression subie par les enseignants lors des manifestations.