Les autorités marocaines ont réprimé, mercredi, pour la deuxième journée consécutive une manifestation d'enseignants contractuels à Bab El Had dans la capitale Rabat, ont rapporté des médias locaux. Les mêmes sources ont précisé que les forces de l'ordre étaient intervenues pour disperser les enseignants qui ont commencé à manifester dans la capitale en scandant des slogans hostiles au gouvernement et au ministère de l'Education. Des sources contactées par les médias marocains ont fait état de plusieurs blessés parmi les enseignants, tandis que d'autres ont été transportés à l'hôpital. Mardi, une autre marche avait été réprimée par les forces de l'ordre à Rabat. A l'appel de leur syndicat, la Coordination des enseignants, des enseignants se sont rendus dans la capitale où devait être observée une action de protestation, mais des dizaines d'entre eux ont été empêchés de s'y rendre, tandis que d'autres ont été conduits dans des commissariats. Plusieurs blessés parmi les enseignants concernés par cette formule de recrutement ont également été dénombrés. Dans un communiqué rendu public le 12 mars derniers, la Coordination des enseignants au Maroc avait appelé à deux actions de contestation pour les deux journées du 16 et du 17 mars. La première action devait être une marche devant s'ébranler de Bab El Had vers le Parlement où un sit-in devait avoir lieu, alors que la deuxième action devait être une marche à partir du Parlement vers le siège du ministère de l'éducation où un autre rassemblement était prévu. La Coordination des enseignants avait justifié le recours à ce moyen de protestation par la nécessité de mettre un terme "au plan de contractualisation" et "l'intégration de tous les enseignants dans la fonction publique". Elle avait, en outre, dénoncé "le traitement négatif de l'Etat marocain vis-à-vis des différents problèmes en suspens dans le secteur de l'éducation". De son coté, l'Organisation démocratique du travail (OTD/Maroc), a dénoncé, mercredi, l'emploi par les autorités marocaines de "méthodes et pratiques répressives dépassées" à l'encontre des enseignants contractuels et des médecins au chômage réclamant leurs droits à travers l'organisation de manifestations à travers le pays. Dans son communiqué, l'OTD a exprimé sa "grande inquiétude quant à l'évolution du dossier des professeurs qui exercent dans le cadre d'un contrat qui leur a été imposé, et celui d'un groupe de médecins au chômage, ainsi que la logique négative du gouvernement face à leurs souffrances, leurs revendications et leurs protestations légitimes".