Des organisations internationales de défense des droits de l'Homme ont signé une pétition dans laquelle elles appellent les autorités marocaines à assurer un procès équitable au journaliste et militant Omar Radi qui sera entendu mardi pour des faits "d'atteinte à la sécurité de l'Etat" et de "viol". Ces organisations dont Amnesty International, Human Rights Watch, Project on Middle East Democracy, Cairo Institute for Human Rights Studies ou encore The Freedom Initiative ont estimé que les autorités marocaines auraient dû accorder à Omar Radi la liberté provisoire, notant que la détention devrait être "l'exception et non la règle". Le procès du journaliste marocain "s'ouvre dans un contexte où ce qui reste de la liberté de la presse au Maroc est sous embargo, et ceux qui osent critiquer publiquement le régime, de plus en plus répressif, font face à des poursuites pour des accusations douteuses et font l'objet de campagnes de calomnie par des médias étroitement liés aux autorités", assurent les signataires de la pétition qui déplorent, dans ce contexte, la disparition récente de Akhbar al-Yaoum, "l'un des derniers journaux indépendants du pays". "Les autorités marocaines maintiennent M. Radi en détention provisoire depuis le 29 juillet 2020, sans lui avoir fourni une seule fois une justification crédible pour expliquer le fait de l'avoir privé de sa liberté, au mépris des normes internationales", protestent les organisations des droits de l'Homme. Elles invitent, en outre les "autres Etats" à placer le cas de Omar Radi au "plus haut niveau" de leurs priorités et de faire pression sur les autorités marocaines afin qu'aucune personne ne soit détenue, à l'avenir, avant le début de son procès sauf motif impérieux. Par ailleurs, les auteurs de la pétition affirment que le dossier d'accusation relatif à l'atteinte à la sécurité de l'Etat est vide et ne contient aucun élément susceptible de prouver que Omar Radi ait fourni des informations à des diplomates étrangers comme l'affirment les autorités. Concernant le procès pour viol, les organisations des droits de l'Homme rappellent que M. Radi avait affirmé que la collègue ayant porté plainte était "consentante" le soir de leur rencontre. "Les autorités ont accusé le journaliste marocain Imad Stitou de complicité dans le viol, après un témoignage fait par ce journaliste corroborant la version des événements de M. Radi", ajoutent les auteurs de la pétition. Les autorités ont porté plainte contre Omar Radi peu de temps après qu'Amnesty International a publié un rapport selon lequel le téléphone du journaliste "avait été la cible à plusieurs reprises de logiciels espions sophistiqués, et après des mois d'articles attaquant M. Radi sur des sites Web soupçonnés d'être étroitement liés aux services de sécurité", soulignent les organisation des droits de l'Homme.