Une centaine d'organismes d'évaluation de la conformité ont été accrédités par l'Organisme algérien d'accréditation (Algerac) depuis sa création, soit moins de 5% du potentiel existant sur le marché, a indiqué, mercredi à Alger, le directeur général de cette institution, Noureddine Boudissa. S'exprimant lors d'une conférence tenue au siège de son organisme, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'accréditation, M. Boudissa a relevé que "l'Algérie accuse un retard en matière d'accréditation des infrastructures de qualité". En effet, sur les 2.000 organismes opérationnels au niveau national, il y'a seulement une centaine qui sont accrédités et une soixantaine qui ont formulé leur demande d'accréditation, a-t-il fait savoir. Afin de rattraper ce retard, M. Boudissa suggère aux pouvoirs publics la création de fonds spéciaux pour soutenir les organismes qui souhaiteraient se faire accréditer par Algerac. "L'Etat doit apporter sa contribution à travers des fonds qui seront destinés au financement de programmes de mise à niveau, au profit du personnel de ses infrastructures de qualité", a-t-il enchaîné. M.Boudissa a préconisé également d'instituer un réseau connecté multidisciplinaire d'organismes d'évaluation de la conformité accrédités (laboratoires d'essais, d'analyses et d'étalonnage, organismes d'inspection et organismes de certification de personne, système et produits). "Une telle démarche permettra d'assurer une politique rigoureuse d'évaluation de la conformité, sur laquelle pourrait s'appuyer les opérateurs économiques et les institutions publiques", a-t-il soutenu. Pour cette année, le thème de la Journée mondiale de l'accréditation a été axé sur le rôle de l'accréditation dans le soutien à la mise en œuvre des objectifs de développement durable. L'objectif était de sensibiliser les parties prenantes activant dans les secteurs de l'eau, la sécurité alimentaire, les énergies renouvelables, la santé et l'innovation industrielle, de s'engager pour mener une politique qualité basée sur les quatre piliers fondamentaux : la qualité, la santé, la sécurité et l'environnement, a affirmé le premier responsable d'Algerac. Il estimé dans ce sens que l'accréditation est un outil prioritaire à mettre au service du développement durable, à même d'assurer la performance et la compétitivité des entreprises, de garantir la qualité des produits mis sur le marché et par conséquent renforcer la confiance du consommateur. Il a enfin rappelé que la "politique qualité" s'inscrit dans le cadre des différents programmes de stratégie de développement économique du pays car "c'est la clé qui ouvrira les portes des marchés extérieur aux produits nationaux, tout en protégeant la marché national des produits contrefaits". M.Boudissa a fait savoir, par ailleurs, que deux laboratoires relevant du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) sont en cours d'accréditation par Algerac, et ce, en partenariat avec l'Institut allemand de métrologie PTB. "A cet effet, le PTB a financé la formation du personnel de ces laboratoires dans le cadre de projets de partenariat et d'assistance technique dans le domaines des technologies des énergies renouvelables", a expliqué M. Boudissa, en précisant que l'accréditation concerne un laboratoire d'essai de chauffe-eau solaire et un laboratoires d'étalonnage de pyranomètre.