Les participants au 12e atelier de la Ligue des Oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS) autour du thème "remédier à l'extrémisme et acceptation de l'autre", ont affirmé mardi à Ouagadougou, l'importance du dialogue et de la diffusion de la culture de la différence en vue d'accepter l'autre, tout en coexistant avec lui. A ce titre, le représentant de l'Algérie, Lakhmissi Bezzaz a indiqué, au 2e jour de cet atelier, que "le dialogue est une question liée à la Chariâa, partant du Saint-Coran qui a enseigné à l'Humanité les différents procédés du dialogue au fil du temps et partant aussi de la noble tradition prophétique". Pour lui, "le rejet de l'autre était une cause derrière la survenue de très grands problèmes dans l'Histoire de l'Oumma". Cet autre qui pouvait être de la même religion ou d'une autre religion. Appelant à tirer profit de "la très forte expérience algérienne", M. Bezzaz a affirmé que le dialogue "était l'un des moyens ayant débouché sur des résultats très importants et qui sont palpables actuellement et se traduisent par l'établissement de la paix et de la stabilité". Dans le même contexte, le représentant de l'Etat du Nigéria a mis en avant la nécessité de déterminer les concepts et de connaître la position de l'Islam vis-à-vis de l'autre et celle de l'autre vis-à-vis de l'Islam. Quant au représentant du Tchad, Abakar Walar, il a exhorté à étudier l'expérience de son pays, dans " la transmission du concept d'acceptation de l'autre , de la théorie à la pratique", appelant les oulémas de la Ligue, à mener " des initiatives communes, en vue de diffuser la culture du pluralisme et de la différence, à intensifier l'activité au niveau des médias et des réseaux sociaux et à créer la confiance entre les dirigeants religieux et les peuples". Lire aussi: Extrémisme: le Burkina Faso souhaite tirer profit de l'expérience algérienne Il a également exhorté à "apprendre de l'autre et à tirer profit de leurs expériences réussies en matière de la coexistence pacifique". Dans son intervention, le représentant du Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (CAERT), Dahmani Amer, a mis en garde contre "le phénomène de l'extrémisme qui est aujourd'hui plus dangereux en raison de l'exploitation par les organisations extrémistes des réseaux sociaux pour entrer en contact avec des jeunes de tous pays à des fins d'endoctrinement". "Les organisations terroristes recrutent des terroristes sur les réseaux sociaux", a-t-il dit, soulignant que le cyber-terrorisme et le cyber-extrémisme doivent être contrés par des moyens électroniques, médiatiques et éducatifs à travers la diffusion des valeurs de tolérance et de coexistence pacifique. Pour sa part, le représentant du Niger, Moussa Sare, a insisté sur l'importance de bien expliquer les textes religieux, de promouvoir les bonnes pratiques pour l'enseignement de l'éducation religieuse dans tous les cycles, d'unifier les efforts des oulémas par l'organisation de rencontres et de consacrer l'acceptation de l'autre dans le discours des mosquées. Lors du débat, les participants ont relevé la grande différence entre les textes religieux et la pratique des musulmans dans leur comportement et leurs rapports aux autres, appelant à la consécration effective des préceptes de l'Islam en inculquant aux jeunes générations les valeurs de tolérance et en sensibilisant les peuples islamiques aux risques que présente la division pour la stabilité des Etats et la cohésion des peuples.