Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Abderrachid Tabi a annoncé, lundi à Alger, la poursuite des travaux portant révision des deux lois organiques relatives au Conseil supérieur et au statut de la Magistrature, de façon à permettre l'installation du Conseil "obligatoirement" avant la fin de l'année. Supervisant la cérémonie d'installation de M. Taher Mamouni dans ses fonctions de premier président de la Cour suprême, M. Tabi a précisé que la dernière révision constitutionnelle avait accordé à la Cour suprême "une place de choix", en conférant de nouvelles prérogatives à son premier président, également vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, ajoutant que "des travaux sont en cours en vue de compléter l'arsenal juridique nécessaire à l'aboutissement du processus d'indépendance de la justice. Il s'agit de la révision des deux lois organiques relatives, respectivement, au Conseil supérieur et au statut de la Magistrature, conformément aux nouvelles dispositions constitutionnelles, afin de les présenter, le plus tôt possible, devant le Parlement, de façon à permettre l'installation du Conseil "obligatoirement" avant la fin de l'année en cours. A cette occasion, le ministre a affirmé que la désignation du premier président de la Cour suprême s'inscrivait dans le cadre de "la nouvelle dynamique" enclenchée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, laquelle vise à "doter les établissements importants de compétences nécessaires afin d'opérer la rupture avec la médiocrité et les anciennes pratiques de gestion", indiquant que M. Mamouni "jouit de la confiance du Président Tebboune pour sa compétence, ses valeurs morales et sa grande expérience dans le domaine". Il a, en outre, indiqué que la Constitution avait souligné "le rôle de la magistrature dans la garantie des droits et des libertés et la protection de la société", ajoutant qu'afin de lui permettre de concilier la préservation des libertés et de l'ordre public, "les nouvelles dispositions constitutionnelles ont renforcé les prérogatives de la magistrature à travers le renforcement du rôle du Conseil supérieur de la magistrature et de l'indépendance de la justice". Lire aussi: Installation de Taher Mamouni premier président de la Cour suprême Relevant que la Justice est désormais face à une responsabilité "historique", en ce sens que les citoyens aspirent à une application de Loi à tous, sans distinction et à une lutte contre "les graves fléaux qui menacent la paix sociale, à leur tête la criminalité dangereuse qui a éclaté les dernières années", le ministre a souligné que "l'espace dans lequel agit la Justice est déterminé par les lois de la République dont l'application est confiée à des magistrats qualifiés indépendants qui ne se référent qu'à leur conscience professionnelle et à leur loi fondamentale". La révision de l'action du judiciaire en vue de son actualisation, modernisation et adaptation aux évolutions effrénées dans la société algérienne, est "nécessaire, d'autant que la Patrie vit une nouvelle étape, des transformations profondes et un nouveau processus, qui requiert davantage de travail et de persévérance afin d'être à la hauteur des aspirations et des ambitions de la Nation, comme asseoir l'Etat de droit", a-t-il ajouté. Pour sa part, M. Mamouni a fait part, au terme de son installation, de ses remerciements et de sa gratitude pour " la confiance" placée par le président de la République en sa personne, ajoutant que "cette responsabilité vient à une étape sensible alors que l'Algérie franchit des pas géants, en vue de remettre le pays sur les bons rails, à travers le renouvellement de toutes les institutions de l'Etat, conformément aux exigences du peuple". A la même occasion, le premier responsable de la Cour suprême a demandé à tous de " fournir davantage d'efforts, unir les rangs, respecter la déontologie du métier et placer parmi leurs priorités, la concrétisation d'un seul objectif, à savoir la justice et l'équité". A relever que la cérémonie d'installation du premier responsable de la Cour suprême a vu la présence du président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche, de la présidente du Conseil de l'Etat, Farida Benyahia et de nombre de responsables et de magistrats.