Des associations islamiques au Niger, participant vendredi à Niamey au 13ème Atelier de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS), ont mis l'accent sur la nécessité de poursuivre "sans relâche" la lutte contre le radicalisme et l'extrémisme violent, à travers l'implication de la gent féminine dans la prévention contre ce fléau. Le président de l'Association islamique Culture, Education et Paix, Sani Sabiou, a indiqué à l'APS que "son association militait, depuis les années 1997, pour faire barrage aux extrémistes de tout bord notamment ceux religieux en ciblant notamment les jeunes filles et garçons afin de leurs inculquer les valeurs de l'Islam". "Nous avons créé un comité du dialogue interreligieux et intra-religieux pour consolider la paix entre musulmans et chrétiens et lutter contre les extrémistes violents", a ajouté M. Sabiou, en marge du deuxième et dernier jour de l'atelier de la Lopis sur le thème "Le rôle de la femme dans la prévention de la radicalisation et l'extrémisme". Il a expliqué que son association organise, dans ce sens, des activités dans toutes les régions du Niger pour expliquer les valeurs de tolérance et du vivre ensemble et cela à travers notamment des femmes, qui sont de plus en plus considérées comme porteuses d'initiatives et de solutions au phénomène de l'extrémisme violent. "Nous organisons aussi des débats au niveau des radios communautaires (une centaine au Niger) ainsi que des caravanes à travers le territoire du pays pour diffuser les messages de paix tout en expliquant aux femmes le rôle qu'elles pourraient jouer dans la prévention de l'extrémisme violent". De son côté, le président de l'Association islamique pour l'éducation et la santé, Abouzaidi Saridi, a mis l'accent sur l'impératif de doter les associations de moyens matériels adéquats afin de pouvoir sillonner le pays pour expliquer les méfaits de la radicalisation et de l'extrémisme sur la société. Il a indiqué que son association disposait d'une école coranique destinée aux filles et garçons, dont le programme inclut des cours axés sur la tolérance et l'acceptation de l'autre, animés par des femmes prédisposées à contrer les discours haineux et violents. Dans le même sens, Mohamed Salisou, président d'une association islamique caritative, a indiqué que "les femmes demeuraient une catégorie, certes vulnérable, mais dont le statut de médiateur et de résolution des conflits est communément reconnu. "C'est pour cette raison que nous associons dans notre démarche caritative la femme, puisée de la société civile", s'est-il félicité, mais, a-t-il estimé, la société civile féminine demeure peu outillée pour faire face au phénomène de l'extrémisme violent notamment en termes de prévention. La LOPIS compte des imams, prêcheurs et oulémas de 11 pays membres, en l'occurrence les huit pays membres permanents de l'UFL (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mauritanie, Mali, Niger, Nigeria et Tchad), et de trois pays observateurs dans ladite Unité (Guinée, Sénégal et Côte d'Ivoire).