Le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits humains au Sahara occidental a appelé la Haute commissaire des droits de l'Homme de l'ONU à rendre publiques, lors de la prochaine session du Conseil, les violations graves du droit humanitaire international dans les territoires sahraouis occupés. "Les 305 organisations membres du Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l'homme au Sahara occidental, vous demandent respectueusement, Mme Michelle Bachlet, de révéler publiquement lors de la 49ème session du Conseil des droits de l'Homme les violations graves du droit humanitaire international et les violations et abus graves des droits de l'homme internationaux que votre Bureau a documentés au Sahara occidental occupé et d'expliquer pourquoi votre Bureau n'a pas pu effectuer de visites dans la région pour la sixième année consécutive", a indiqué le Groupe dans une lettre adressée à la responsable onusienne. Relevant dans la même missive que la répression des défenseurs des droits humains dans les territoires sahraouis occupés s'est dramatiquement accrue depuis la rupture du cessez-le-feu par le Maroc suite à son agression contre des civils dans la région d'El Gureguerat le 13 novembre 2020, le Groupe de Genève a dénoncé l'absence de réaction de la part du HCDH qui avait pourtant affirmé qu'il suivait la situation au Sahara occidental. "Lors du dialogue interactif qui s'est tenu à l'occasion de la 47ème session du Conseil des droits de l'homme, en juin dernier, vous avez déclaré que le Bureau suit à distance la situation au Sahara occidental. En effet, le SG de l'ONU a noté dans son dernier rapport au Conseil de sécurité que "le HCDH n'a pu effectuer aucune visite dans la région pour la sixième année consécutive. Le manque d'accès du HCDH au Sahara occidental a continué à entraîner des lacunes importantes dans la surveillance des droits de l'homme dans le territoire", poursuit le groupe. Pour lui, le silence du HCDH sur les violations des droits humains au Sahara occidental est d'autant plus inquiétant dès lors que la rapporteuse spéciale de l'ONU et plusieurs ONG ont constaté de visu la politique répressive de l'occupant marocain. Rappelant que la politique répressive du Maroc n'a épargné aucun des défenseurs des droits humains, le Groupe de Genève s'est attardé sur le cas de la militante Sultana Khaya, soulignant que "cette dernière et sa famille sont devenues un symbole de la cruauté utilisée par le Royaume du Maroc contre les Sahraouis qui revendiquent le droit d'exercer librement leur droit à l'autodétermination". Lire aussi: Polisario: le Maroc porte l'entière responsabilité de la rupture du cessez-le-feu "Elle, sa sœur et sa mère octogénaire sont détenues arbitrairement dans leur maison depuis la reprise du conflit, elles sont victimes de mauvais traitements, de torture, de viols répétés et elles sont exposées à des substances toxiques et éventuellement à des virus", rappellent-ils. Et d'ajouter: "pendant que les membres de la famille Khaya sont arbitrairement détenus dans leur maison à Boujdour (Sahara occidental occupé), des dizaines de prisonniers politiques sont arbitrairement détenus sur le sol marocain, à des centaines de kilomètres de leurs familles, soumis à des traitements inhumains, isolés, privés de contact avec leurs avocats, privés de visites médicales indépendantes, privés d'accès aux médicaments dont ils ont tant besoin et avec des contacts extrêmement limités avec leurs familles". Selon les signataires, "le refus de la puissance occupante au peuple sahraoui d'exercer librement son droit à l'autodétermination est la cause profonde de toutes les graves violations persistantes des droits de l'homme et des infractions au droit international humanitaire, y compris le pillage des ressources naturelles, le transfert illégal de la population civile du territoire du Royaume et, plus récemment, l'utilisation d'avions pilotés à distance visant des civils et du bétail, à l'est du mur de séparation".