L'arrivée, depuis lundi dernier, de 6 000 migrants marocains sur les côtes de Ceuta en Espagne suscite une large vague d'indignation et d'inquiétude auprès du gouvernement espagnol, de l'Union européenne et des formations politiques, appelant le Maroc à « respecter ses engagements et à fournir davantage d'efforts en matière de lutte contre le phénomène de la migration clandestine ». Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a, après avoir qualifié l'afflux de migrants marocains de « crise grave pour l'Espagne et l'Europe », promis de « rétablir l'ordre (...) dans la ville et aux frontières le plus rapidement possible », notant qu'il se rendra sur place. L'Union européenne a condamné, pour sa part, vivement l'afflux de migrants marocains, jugeant la situation « d'inquiétante ». De leur côté, plusieurs formations politiques espagnoles ont condamné le flux migratoire partant du Maroc, appelant les autorités marocaines à assumer leurs responsabilités et agir vite et efficacement. Le porte-parole de la Coalition Caballas, Mohamed Ali, a mis en garde contre la « gravité » de ce qui s'est passé et a annoncé qu'il serait à la disposition du gouvernement de Ceuta pour exiger que le gouvernement espagnol accorde la « plus grande attention » à Ceuta. Chantage Le président de Vox Ceuta, Juan Sergio Redondo, a rappelé que sa formation n'a jamais cessée de mettre en garde contre le « chantage du Maroc », rappelant que l'Espagne devrait dénoncer le Maroc devant les instances internationales pour que le pays soit sanctionné économiquement et politiquement. Les relations diplomatiques entre l'Espagne et le Maroc se sont tendues depuis l'accueil en Espagne, fin avril, du Président sahraoui et chef du Front Polisario, Brahim Ghali, venu pour des soins. La baisse de vigilance des gardes-côtes marocains au niveau des frontières avec l'Espagne est, pour beaucoup d'observateurs, « une façon pour le Maroc de dénoncer l'attitude du gouvernement espagnol ». « Je ne conçois pas que l'on puisse mettre en danger la vie de mineurs dans la mer comme nous l'avons vu ces dernières heures à Ceuta », que cela puisse être « une réponse à une action humanitaire », a déclaré Arancha Gonzalez Laya dans une interview à la radio Cadena Ser. R. I.