Une enveloppe financière sera prochainement débloquée pour résoudre le problème d'ensablement dans 11 ports de pêche le long du littoral, a affirmé, mardi à Alger, le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Hicham Sofiane Salawatchi. Le ministre répondait aux préoccupations des membres du Conseil de la nation sur le projet de loi complétant la loi 01-11 de juillet 2001 relative à la pêche et à l'aquaculture, lors d'une plénière présidée par M. Salah Goudjil, président de l'institution parlementaire, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Besma Azouar. M. Salawatchi a affirmé, dans ce cadre, que son secteur avait mené un travail de coordination avec d'autres départements ministériels dont les Finances, les Transports et les Travaux publics en vue de parvenir à une solution au problème d'ensablement au niveau des ports, rappelant que "des instructions ont été données par le Premier ministre pour débloquer une enveloppe financière dédiée à la prise en charge de 11 ports de pêche répartis sur le littoral national". Abordant la gestion des ports de pêche, le ministre a fait savoir que ce dossier avait été ouvert "officiellement" par une décision du Conseil des ministres tenu en mars dernier, ce qui permettra, a-t-il dit, de "faire un état des lieux sur la situation des ports et proposer les solutions idoines permettant de développer les infrastructures des ports de pêche et protéger les professionnels du secteur". Concernant l'exportation des produits de la pêche, M. Salawatchi a indiqué que le secteur œuvrait à la "définition d'un modèle de production et de consommation des produits halieutiques", rappelant "l'exportation en 2021, de 8 millions USD grâce à la pêche au thon rouge". "Les exportations, durant cette année, devraient augmenter en raison du coût élevé du thon rouge sur le marché international, outre l'augmentation du nombre de navires participant à la campagne de pêche au thon à 31 navires", assure-t-il. Interrogé sur la hausse des prix du poisson, dont la sardine, le ministre a indiqué que les prix étaient soumis au principe de l'offre et de la demande, ainsi qu'aux conditions saisonnières de la pêche, soulignant que "la hausse des prix des produits halieutiques s'explique aussi par la stabilité du volume de la production face à une augmentation significative de la consommation". Lire aussi: Présentation du projet de loi complétant la loi relative à la pêche et à l'aquaculture M. Salawatchi a annoncé, dans ce contexte, le lancement de nouveaux projets, dont l'élevage de la "dorade" dans les wilayas de Skikda, Bejaïa et Boumerdes, et un projet à Tlemcen pour augmenter la production de la filière aquaculture qui est une "véritable alternative", à l'instar du tilapia rouge. Concernant les wilayas du sud, le ministre a indiqué que trois nouvelles directions ont été créées à Adrar, Biskra et El Oued afin de mettre en place une stratégie au niveau de ces wilayas, atteindre 25.000 tonnes de produits d'aquaculture, et encourager l'investissement dans cette filière et dans les autres filières agricoles, "notamment à la lumière de la nouvelle loi sur l'investissement qui contribuera à la concrétisation de toutes ces stratégies sur le terrain". Evoquant les coopératives de pêche (non lucrative) dont la création est prévue dans le projet de loi présenté au débat, M. Salawatchi a affirmé qu'elles "visent en premier lieu à accompagner et à organiser les professionnels et à améliorer leurs conditions socio-économiques en réduisant le coût des produits ou des services liés aux activités des filières de la Pêche et de l'aquaculture au profit de ses adhérents et l'encouragement de la coopération interprofessionnelle". Pour ce qui est de la formation, le ministre a expliqué que des accords internationaux avaient été signés pour consolider la place de la formation et de la recherche scientifique et bénéficier des expériences internationales dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture. Quant aux plages d'accostage, M. Salawatchi a fait état de 23 opérations de réaménagement (études compris) proposées au projet de loi de finances 2023, relevant qu'il s'agit de projets ambitionnant la création d'emplois et le renforcement de la production nationale en coordination avec les chambres locales de la pêche et de l'aquaculture. Répondant à une question sur la loi d'orientation pour la promotion du secteur, le ministre a expliqué qu'elle inclura des dispositions garantissant davantage de protection aux pêcheurs en les dotant notamment de cartes professionnelles. Il s'agira aussi de mettre en place une stratégie pour développer la pêche, lever les obstacles entravant son essor et relever le défi de la construction des grands navires. Un objectif réalisé cette année, selon le ministre, grâce à la construction des deux premiers grands navires qui se trouvent actuellement dans les eaux territoriales de Malte dans le cadre de la campagne de pêche au thon.