Les secteurs de l'Education et de l'Enseignement supérieur au Maroc vivent au rythme des grèves et protestations chroniques menées par différentes catégories de personnels, pour dénoncer la fuite en avant du régime du Makhzen en ce qui concerne la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles, mais aussi le mal-être actuel. A la suite du décès de deux étudiants après l'incendie dans une cité universitaire à Oujda, l'Union nationale des étudiants marocains a publié un communiqué exigeant "une enquête urgente" sur les circonstances du drame. Le syndicat souligne que l'incendie a mis à nu "la négligence systématique à laquelle sont confrontées les résidences universitaires marocaines qui accueillent des milliers d'étudiants". A Oujda, poursuit la source, "le minimum nécessaire pour préserver la dignité de l'étudiant n'est pas assuré. Les opérations de maintenance les plus simples n'ont pas été réalisées depuis des années. Pas d'issues de secours, et pas de moyens de lutte contre les incendies". "Cet incident dramatique a montré que l'étudiant est loin d'être au centre des préoccupations de l'Etat (marocain)", dénonce le syndicat. Ce dernier a décrété jeudi un jour de deuil national à travers toutes les universités marocaines à la mémoire des étudiants qui ont perdu la vie dans l'incendie, affirmant son intention de mener des actions de protestation contre les politiques de marginalisation et de mépris envers les étudiants. En effet, les membres du secteur affirment que leurs grèves et protestations ne sont qu'"une réaction au silence des autorités concernant un ensemble de dossiers en suspens, ainsi que plusieurs problèmes liés à la gestion du secteur". Parmi les crises dans lesquelles patauge le secteur de l'éducation figure le dossier des enseignants contractuels qui réclament leur intégration dans la fonction publique, comme le reste des professeurs, et d'être promus avec un salaire décent. 45 enseignants contractuels ont été arbitrairement arrêtés lors de rassemblements qu'ils ont observés au niveau du royaume les 2, 3 et 4 mars derniers. Les enseignants sous contrat précaire menacent de revenir à la charge pour la rentrée scolaire 2022-2023. La coordination les représentant a annoncé une grève pour le 26 septembre prochain pour dénoncer le refus du régime du Makhzen de trouver de vraies solutions à leur dossier. De son côté, le Syndicat des enseignants de l'enseignement supérieur a menacé de boycotter la rentrée universitaire. Cette action se veut un moyen pour dénoncer le silence de la tutelle concernant la mise en oeuvre de ses promesses et engagements pour satisfaire les doléances des enseignants.