Les familles d'un groupe de victimes soudanaises disparues lors du drame de Nador/Melilla en juin dernier, quand la police marocaine a sauvagement tué des dizaines de migrants subsahariens, ont décidé de créer un comité pour rechercher leurs enfants disparus. Le Comité du 24 juin pour les familles des Soudanais disparus au Maroc a indiqué, dans un communiqué rendu public mardi, que "près de 80 jeunes Soudanais qui tentaient d'entrer dans l'enclave espagnole sont toujours portés disparus, huit mois après le drame". Le communiqué souligne que "les familles des disparus n'ont obtenu aucune information concernant leurs enfants jusqu'à présent", ajoutant que l'un des objectifs dudit comité était "d'interagir positivement avec toutes les initiatives (...) afin d'identifier le sort de ces jeunes disparus". Les familles des disparus dans les événements tragiques de juin dernier évoquent "des difficultés de déplacement au Maroc afin de rechercher leurs enfants et d'identifier les corps des défunts". La même source souligne également que les familles sont confrontées "au manque de coopération des autorités marocaines, espagnoles et soudanaises". A cet effet, le comité appelle les autorités concernées à "libérer toutes les personnes emprisonnées dans la foulée des événements (de Nador/Melilla) et à œuvrer pour assurer leur retour volontaire et en toute sécurité dans leur pays". Le 24 juin 2022, au poste-frontière de Nador/Melilla, des dizaines de migrants subsahariens ont été brutalement tués par la police marocaine, qui tentait de les empêcher d'entrer dans l'enclave espagnole. Selon des organisations de défense des droits humains au Maroc et ailleurs, le nombre de victimes lors de la répression sanglante menée par la police marocaine contre environ 2.000 migrants africains, dépasse de loin les 23 morts annoncés par les autorités locales. De nombreuses vidéos et images ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes. Certaines montraient également les forces de sécurité marocaines en train de tabasser des migrants. De nombreux pays et organisations internationales ont exigé l'ouverture d'une enquête internationale indépendante, afin de faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé et sanctionner les auteurs des crimes commis le 24 juin.