L'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), en collaboration avec le journal "El Moudjahid" ont organisé jeudi à Alger, une conférence de solidarité avec le peuple sahraoui durant laquelle les participants ont dénoncé la violation par le Maroc des droits de l'Homme au Sahara occidental et réitéré le droit à l'autodétermination dans ce territoire non autonome. La rencontre a été rehaussée par la présence de l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar et a connu la présence de la militante française des droits de l'Homme, Claude Mangin, qui effectue une visite de dix jours en Algérie après avoir assisté aux festivités marquant le 47e anniversaire de la proclamation de la RASD. Ont également pris part à cette conférence, la Secrétaire générale de l'UNFA, Nouria Hafsi et le militant des droits de l'Homme et des peuples, Mahrez Lamari. Lors de son intervention, Mme Mangin est longuement revenu sur la situation désastreuse des prisonniers politiques sahraouis, notamment ceux du groupe Gdeim Izik qui croupissent dans les prisons marocaines depuis plus de 10 ans. L'épouse du prisonnier politique sahraoui, Naama Asfari a également dénoncé le fait que le Maroc soit "une prison à ciel ouvert" et demeure le seul pays dans lequel les militants des droits de l'Homme ne sont pas autorisés à mettre les pieds pour rendre visite au peuple sahraoui dans les territoires occupés du Sahara occidental. Evoquant, par ailleurs, sa récente visite dans les Camps de réfugiés sahraouis, Mme Mangin a indiqué qu'elle a rencontré un peuple "résilient", prêt à tout pour arracher sa liberté et son indépendance. "Le peuple sahraoui est entièrement mobilisé pour avoir son Etat et construire son pays", a-t-elle insisté, faisant observer que "la politique d'oppression" adoptée par le Maroc a produit un effet inverse chez les Sahraouis. De son côté, l'ambassadeur Taleb Omar a souligné que cette conférence intervient dans un contexte marqué par la commémoration du 47e anniversaire de la proclamation de la RASD. Il a, à ce titre, fait part de la volonté de la partie sahraouie à arracher sa liberté et son indépendance, relevant que les obstacles dressés par le Maroc pour empêcher le référendum d'autodétermination au Sahara occidental ne sont rien face à la détermination du peuple sahraoui. "Le peuple sahraoui a imposé son existence et ses droits dans le monde entier à travers des ambassades et des représentations diplomatiques dans plusieurs pays", a-t-il martelé, notant que la République sahraouie était une "réalité incontestable". L'ambassadeur sahraoui a, en outre, évoqué le scandale de corruption ayant éclaboussé le Parlement européen et dans lequel le Maroc est notamment embourbé, rappelant que la présence des représentants marocains dans l'enceinte de l'institution continentale était désormais interdite après que la justice belge a mis la lumière sur un réseau de corruption constitué de plusieurs eurodéputés que le Makhzen a soudoyés en contrepartie d'un alignement sur ses thèses. Il a, dans ce contexte, indiqué que le régime marocain était connu par ses "méthodes malveillantes" qui consistent à recourir à la "corruption" et l'"espionnage", notant, entre autres, que le Maroc est considéré comme étant le premier exportateur de haschisch dans le monde. La Secrétaire générale de l'UNFA, Nouria Hafsi a, pour sa part, appelé à plus de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui pour qu'il arrache son droit à l'autodétermination et à l'indépendance.