L'ONU célèbre mardi sa journée internationale qui correspond à l'entrée en vigueur de la Charte des Nations unies le 24 octobre 1945, une occasion pour rappeler la nécessité de s'unir davantage pour surmonter les divisions et restaurer la paix et la stabilité dans le monde. La Charte des Nations unies, ratifiée il y a 78 ans par la majorité des signataires (y compris par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité) marque en effet l'acte de naissance des Nations unies. A l'occasion de la célébration de cette journée qui intervient cette année aussi dans un contexte marqué par une succession de crises - les conflits armés et le changement climatique notamment - le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a écrit dans un message : "Notre monde est divisé. Nous pouvons et nous devons être des nations unies". "L'Organisation des Nations unies est le reflet du monde tel qu'il est - tout en incarnant, dans nos aspirations, ce qu'il pourrait être. Il nous appartient d'aider à construire ce monde de paix, de développement durable et de droits humains, pour toutes et pour tous", a-t-il dit dans son message. La Charte des Nations unies, a-t-il poursuivi, "nous montre la voie à suivre. Elle est, avant tout, ancrée dans la détermination de surmonter les divisions, de restaurer les relations mises à mal et de bâtir la paix. D'ouvrir de nouvelles perspectives et de ne laisser personne de côté. D'assurer la justice, l'égalité et l'autonomisation des femmes et des filles. D'apporter une assistance vitale à celles et ceux qui sont dans le besoin". "Et de permettre, par sa polyvalence, de relever des défis qui n'existaient même pas lorsque l'Organisation a été fondée - depuis la crise climatique, qui menace notre existence même, jusqu'aux périls et aux promesses de l'intelligence artificielle", ajoute M. Guterres. L'ONU appelée à agir face à de nombreux défis Cette année, l'ONU célèbre sa journée au moment où les yeux sont braqués sur les évènements en cours dans la région du Proche-Orient, à savoir l'agression sioniste barbare lancée le 7 octobre contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza. Depuis, de nombreux appels pressants ont été lancés à l'ONU, en particulier à son Conseil de sécurité, pour assumer ses responsabilités en prenant toutes les mesures urgentes pour faire cesser le bain de sang et éviter une catastrophe humanitaire à Ghaza, où des milliers de Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, sont tombés en martyrs ou blessés dans les massacres que continue de commettre l'occupant sioniste en toute impunité. Le cessez-le-feu se fait attendre notamment après l'échec, la semaine passée, de l'adoption au Conseil de sécurité d'un projet de résolution rédigé par la Russie pour "un cessez-le-feu humanitaire immédiat, durable et pleinement respecté". De nombreux autres conflits continuent de secouer le monde notamment en Ukraine, la crise opposant l'Azerbaïdjan à l'Arménie autour du territoire du Nagorny Karabakh ou encore les conflits armés en Afrique. Pour y faire face efficacement, l'ONU doit réformer son système, en particulier le Conseil de sécurité. Dans ce contexte, M. Guterres avait lancé un appel lors des travaux de la 78e Assemblée générale des Nations unies, exhortant les dirigeants mondiaux à réformer les institutions multilatérales, parmi lesquelles le Conseil de sécurité et l'architecture financière internationale, sur la base des réalités économiques et politiques actuelles. L'Algérie, qui a été élue comme membre non-permanent au Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2024-2025, accorde une grande importance à la question de la réforme du Conseil de sécurité. A ce sujet, elle ne cesse de réaffirmer, par la voix du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, son engagement à œuvrer sans relâche pour faire entendre la voix du continent africain et ses revendications légitimes. Pour l'Algérie, "la question de la réforme du Conseil de sécurité est impérative pour parvenir à un ordre mondial plus représentatif, plus juste et plus équilibré, notamment en cette conjoncture délicate marquée par une succession de crises et leurs retombées porteuses de prémices de nouveaux changements dans les rapports de forces sur la scène internationale", a souligné en février dernier M. Tebboune, dans une allocution lors des travaux de la réunion ministérielle du Comité des dix de l'Union africaine (UA) sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies tenue à l'occasion du 36e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, lue en son nom par le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane. A cela s'ajoutent la crise climatique qui contribue désormais aux conflits de multiples façons, les implications négatives des technologies numériques et les discours de haine qui alimentent l'instabilité sociale. S'agissant du climat, qui est aujourd'hui une urgence, l'ONU doit saisir sa journée internationale pour réitérer son appel aux dirigeants mondiaux à une "action climatique sur tous les fronts", afin de faire face aux retombées du réchauffement climatique sur la planète. Dans son dernier rapport, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations unies (GIEC) a alerté sur les conséquences du changement climatique, assurant que près de la moitié de la population mondiale vit dans des régions extrêmement vulnérables et que les décès dus à ces changements ont été 15 fois plus nombreux dans ces régions au cours de la dernière décennie.