La situation désastreuse dans laquelle sont plongés les hôpitaux et le personnel médical de la bande de Ghaza continue de s'aggraver, au 36e jour de l'agression menée par l'armée d'occupation sioniste qui poursuit sans cesse ses bombardements contre l'enclave palestinienne, où le système de santé a désormais atteint un "point de non-retour", mettant en danger la vie de milliers de personnes. Samedi, des avions de l'armée sioniste ont bombardé le service de chirurgie du complexe médical al-Shifa, le plus grand de la ville de Ghaza. L'hôpital al-Shifa et ses environs sont constamment visés par les bombardements de l'occupant sioniste. Vendredi soir, les avions de l'occupant sioniste ont mené de nouvelles frappes aériennes sur les environs et les cours des hôpitaux indonésiens et al-Shifa dans le centre Ghaza, où l'électricité a été complètement coupée en raison de l'épuisement complet du carburant, selon l'agence de presse palestinienne Wafa. Les environs de l'hôpital al-Shifa ont aussi de nouveau été soumis à des bombardements d'artillerie de l'occupant et des bombes au phosphore interdites au niveau international. Des bombes ont été larguées sur les quartiers proches et sur le camp d'Al-Sate, sachant qu'il abrite des milliers de personnes déplacées, en plus des blessés, des malades et les équipes médicales, selon Wafa. Par ailleurs, des sources médicales palestiniennes ont annoncé samedi que 39 nourrissons du service de soins de l'hôpital al-Shifa sont décédés en raison d'un manque d'oxygène, coïncidant avec de violents bombardements aériens et d'artillerie visant l'hôpital et ses environs. Selon les mêmes sources, l'hôpital al-Nasr a été aussi directement bombardé, ce qui a entraîné la destruction de la crèche et le ciblage des installations de l'énergie solaire, provoquant l'interruption de l'alimentation en électricité et en eau. La situation sanitaire dans la bande de Ghaza a été, par ailleurs, au centre de discussions vendredi au sein du Conseil de sécurité de l'ONU lors desquelles les membres de cet organe ont écouté deux exposés du directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, et du directeur général du Croissant-Rouge palestinien, Marwan Jilani. Une situation "impossible à décrire" et un système de santé "à genoux" Le système de santé de la bande de Ghaza est "à genoux", a alerté le patron de l'OMS devant le Conseil de sécurité, notant que la moitié des 36 hôpitaux de l'enclave palestinienne ne fonctionnaient "plus du tout". "La situation sur le terrain est impossible à décrire : des couloirs d'hôpitaux où s'entassent blessés, malades et mourants, des morgues qui débordent, des chirurgies sans anesthésie, des dizaines de milliers de personnes réfugiées dans les hôpitaux", a lancé Tedros Adhanom Ghebreyesus, comptabilisant "plus de 250 attaques" sur des établissements de santé à Ghaza et en Cisjordanie occupée depuis le début de l'agression sioniste le 7 octobre. "Le meilleur moyen de soutenir ces travailleurs du secteur de la santé et les gens dont ils s'occupent est de leur donner les moyens dont ils ont besoin pour les soins : médicaments, équipement médical et carburant pour les générateurs des hôpitaux", a-t-il ajouté, réclamant une augmentation de l'aide humanitaire qui arrive via le point de passage de Rafah et réitérant les appels répétés des responsables de l'ONU à un cessez-le-feu. Lire aussi: ONU : 168 pays votent en faveur du droit à l'autodétermination du peuple palestinien Pour sa part, le directeur du Croissant-Rouge palestinien, intervenant par vidéo, a lui appelé les membres du Conseil à "faire tout ce qu'ils peuvent pour épargner de nouveaux morts et de nouvelles souffrances". Il a particulièrement dénoncé la situation à l'hôpital El-Qods, dans la ville de Ghaza, qui selon le Croissant-Rouge a subi vendredi des tirs de soldats d'élite sionistes. "Je me préparais à informer le Conseil du manque crucial de carburant, de nourriture et d'eau, mais honnêtement, notre principale inquiétude désormais est la menace directe des vies des blessés et des malades, et des dizaines de milliers de civils" réfugiés dans l'hôpital, a-t-il lancé. "Ils vous implorent d'agir pour empêcher un autre potentiel massacre". Dans le même sillage, William Schomburg, chef de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Ghaza, a souligné vendredi dans un communiqué que la destruction des hôpitaux à Ghaza "doit cesser", précisant que le système de santé avait désormais atteint un "point de non-retour" mettant en danger la vie de milliers de personnes. Le CICR lance un appel urgent au respect et à la protection des installations médicales, des patients et du personnel soignant à Ghaza. Ces derniers jours, affirme le CICR, ses équipes distribuant des fournitures essentielles aux structures médicales de Ghaza ont été "témoins d'images horribles qui se sont encore aggravées en raison de l'intensification des hostilités". Le CICR souligne que les hôpitaux pour enfants n'ont pas été épargnés par la violence, notamment l'hôpital Nasser, lourdement endommagé, et l'hôpital Rantisi, qui a dû cesser ses activités. A rappeler que l'agression sioniste contre le peuple palestinien à Ghaza a fait 11.208 martyrs dont 4.506 enfants et 3.027 femmes, et blessé au moins 29.500 citoyens palestiniens, selon un dernier bilan officiel. Les développements inquiétants à Ghaza sont au menu des travaux du sommet arabo-islamique extraordinaire, ouverts samedi dans la capitale saoudienne, Riyadh, pour discuter de l'arrêt de l'agression sioniste contre les territoires palestiniens.