L'Algérie a affirmé devant l'Assemblée générale (AG) des Nations Unies qu'il était grand temps de lever l'injustice historique infligée au peuple palestinien, et ce, lors d'une réunion consacrée à l'examen de l'utilisation du veto par les Etats-Unis d'Amérique au Conseil de sécurité contre le projet de résolution présenté par l'Algérie qui recommandait l'admission de la Palestine en qualité de membre à part entière de l'ONU. Le diplomate de la Mission permanente de l'Algérie auprès des Nations Unies, Ahmed Sahraoui, a souligné, lors de la séance de mercredi, que "le soutien de l'Algérie aux Palestiniens est un soutien naturel, dicté par le devoir de fraternité, son histoire et sa lutte amère contre l'occupation". Partant de ce principe, "il est somme toute logique que l'Algérie, qui a abrité la proclamation de l'Etat de Palestine par le défunt président palestinien, Yasser Arafat, le 15 novembre 1988, réclame aujourd'hui l'adhésion pleine et entière de la Palestine à l'ONU et œuvre à sa concrétisation dans le cadre de son mandat au Conseil de sécurité", a-t-il expliqué. "L'Algérie est pleinement convaincue que la Palestine a sa place au sein de notre organisation comme tout autre membre de notre Assemblée générale", a-t-il dit, rappelant les propos du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à cette même tribune en septembre dernier, lorsqu'il avait affirmé qu'"il est grand temps que la Palestine devienne membre à part entière des Nations Unies (...) et nous ne ménagerons aucun effort jusqu'à la réalisation de cet objectif". Cette demande d'adhésion à l'ONU est l'expression du droit inaliénable des Palestiniens à l'autodétermination, a-t-il soutenu, faisant remarquer que la Palestine remplissait toutes les conditions pour devenir membre de plein droit. L'adhésion pleine et entière de la Palestine à l'ONU constitue un pas vers la réalisation de la paix juste et durable au Moyen-Orient, permettant de préserver l'Etat palestinien, reconnu par toutes les résolutions onusiennes et qui fait l'unanimité au sein de la communauté internationale, a ajouté M. Sahraoui. "Aujourd'hui plus que jamais, l'Etat palestinien est menacé dans son existence face à une autorité occupante qui fait fi des décisions de la légalité internationale et nie les droits du peuple palestinien", a-t-il prévenu. Il a, dans ce cadre, évoqué la colonisation et l'annexion des territoires palestiniens en Cisjordanie, qui ont atteint des niveaux sans précédent, le déplacement des habitants d'El-Qods et la profanation et la judaïsation de ses lieux saints, qui s'ajoutent à la situation indicible et insoutenable à Ghaza, avec la menace d'une incursion de l'occupant à Rafah, qui serait lourde de conséquences pour la sécurité et la paix internationales. "Que faut-il pour que la communauté internationale agisse sérieusement pour mettre fin à l'occupation et réaliser les revendications des Palestiniens, propriétaires légitimes de la terre", s'est interrogé le diplomate algérien, précisant qu'"il s'agit de l'unique solution durable aux crises au Moyen-Orient". "La crédibilité de l'Organisation des Nations Unies et de l'ordre international est mise à l'épreuve au regard des violations flagrantes dont nous sommes témoins quotidiennement dans les territoires palestiniens occupés, alors que de plus en plus de voix dénoncent la politique de deux poids deux mesures et l'impunité persistante dont jouit l'occupation", a-t-il estimé, assurant que "notre mobilisation et l'admission de la Palestine de plein droit à l'ONU sont désormais une nécessité impérieuse pour protéger l'ordre international, qui risque de se déliter face à la tragédie de Ghaza". "L'Algérie demeure convaincue que la création de l'Etat palestinien est une condition sine qua non pour la stabilité dans la région arabe, qui ne connaîtra pas de répit tant que l'occupation se poursuivra", a-t-il soutenu. "A deux semaines du soixante-seizième anniversaire de la Nakba du peuple palestinien, nous disons qu'il est grand temps de lever l'injustice historique infligée au peuple palestinien dans les territoires occupés et la diaspora", a-t-il insisté, affirmant qu'"il est temps que l'Etat de Palestine devienne un membre souverain des Nations Unies". A noter que la réunion de l'Assemblée générale s'est tenue en vertu de la procédure adoptée en avril 2022, selon laquelle cet organe onusien convoque une séance dans les dix (10) jours ouvrables suivant l'exercice du droit de veto par un ou plusieurs membres permanents du Conseil de sécurité, afin de tenir un débat sur la situation au sujet de laquelle le veto a été opposé. Le Conseil de sécurité avait échoué, le 18 avril dernier, à adopter le projet de résolution présenté par l'Algérie au nom du groupe arabe, qui recommandait à l'Assemblée générale des Nations Unies de permettre à l'Etat de Palestine d'obtenir sa pleine adhésion à l'organisation onusienne, après le veto américain. Douze membres avaient voté en faveur du projet de résolution, tandis que deux pays (Royaume-Uni et Suisse) se sont abstenus et les Etats-Unis d'Amérique ont utilisé le veto.