La Bataille d"'Imzi", qui a eu lieu aux alentours de Djeniene Bourezg (wilaya de Nâama), entre le 6 et le 8 mai 1960, témoigne des crimes abjects commis par l'Armée coloniale française qui avait recouru aux armes interdites au niveau international, tel que le "napalm", et constitue, en même temps, un événement historique important prouvant l'impossibilité de mettre un terme à la lutte du peuple algérien pour le recouvrement de son indépendance. Les études et recherches historiques confirment que la bataille d'"Imzi" a été le théâtre ayant permis aux Moudjahidine de l'Armée de libération nationale (ALN) de faire preuve d'un héroïsme exceptionnel, d'un esprit de sacrifice avéré ainsi que d'une capacité à mettre en œuvre d'une manière intelligente des plans militaires, en dépit de leurs équipements et matériels militaires rudimentaires, face à une force coloniale "arrogante". Cette bataille a pu, selon eux, donner à la Révolution un grand écho médiatique et militaire, constituant, ainsi, un événement historique marquant dans le processus de la lutte révolutionnaire du peuple algérien pour l'indépendance. Elle (bataille) s'inscrivait dans le cadre d'un plan visant à réorganiser les unités de l'ALN sur le terrain, à intensifier les actions militaires et à améliorer la communication entre les dirigeants, en particulier après le martyre du colonel Lotfi, chef de la wilaya V historique, et de son adjoint, le commandant Ferradj, lors de la bataille de Bechar. Le 27 mars 1960, souligne le chercheur et professeur d'histoire Abdelkader Khalifi de l'Université d'Oran 1 "Ahmed Ben Bella", après l'échec de l'ennemi, qui a subi de lourdes pertes sur le terrain, sa réaction a été "violente" et "brutale", allant jusqu'à utiliser des bombes dévastatrices et prohibées pour tenter de perturber les mouvements des convois des Moudjahidine et déjouer leurs plans sur le terrain. Les victoires successives de l'ALN ont fait perdre la raison à l'ennemi français, qui a eu recours à une violence inouïe pour se venger, en utilisant même des armes interdites, et en perpétrant des crimes de guerre ainsi qu'en tentant de semer la terreur parmi la population à travers l'utilisation intensive de bombes incendiaires (napalm) contre les positions de l'ALN. Des bombes au napalm en guise de représailles De nombreux Moudjahidine, toujours en vie, portent encore dans leur chair les stigmates de brûlures terribles résultant de l'utilisation de cette arme militaire interdite par des conventions internationales, a ajouté le chercheur Abdelkader Khalifi. Dans son témoignage historique, le défunt Moudjahid Merine M'hamed (1931-2011) de Djeniene Bourezg, dont le corps était marqué par les brûlures atroces des bombes au napalm utilisées par le colonisateur français, lors de la bataille d'Imzi, avait déclaré: "alors qu'une unité de l'ALN se dirigeait vers la partie est de la 8ème région, relevant de la wilaya V historique, l'Armée coloniale a tenté de l'encercler à Daya El Kerch, mais nous avons attaqué une unité militaire des forces ennemies, composée de 80 soldats, et nous leur avons occasionné de lourdes pertes, entre morts et blessés". Le défunt Moudjahid avait également indiqué que "les pertes dans les rangs des forces coloniales françaises ont été nombreuses et ne pouvaient être recensées". Les accrochages avec l'ennemi se sont poursuivis, durant plusieurs jours, et les Moudjahidine de l'ALN se sont barricadés sur le sommet du mont "Imzi" et se sont également positionnés à la sortie inférieure d'Oued Talib, où les forces ennemies étaient exposées, ce qui avait permis leur élimination. De son côté, le Moudjahid Khalifi Bounoua avait indiqué dans son témoignage que "des tireurs d'élite habiles de l'ALN, dont le Moudjahid Moulay Bachir, étaient à l'affût, visant les forces ennemies françaises et touchant leurs cibles avec une rare précision, faisant de nombreux morts". Le défunt Moudjahid Bakir Boufeldja avait, de son côté, souligné dans son témoignage historique que "la fermeté et le bon positionnement des Moudjahidine leur ont permis d'éliminer un grand nombre de soldats français, lors de la bataille d'Imzi, qui a enregistré le deuxième jour, le retour des bombardements lourds sur les hauteurs de la montagne, les mettant en flammes". Il avait ajouté que "des roquettes incendiaires, des bombes au napalm, accompagnées de gaz toxiques, tombaient sur la montagne et de nombreux Moudjahidine des bataillons de l'ALN ont été victimes de graves brûlures". Des véhicules blindés et des avions sont également intervenus dans la bataille, ce qui a entraîné la mort de nombreux Moudjahidine, tombés au champ d'honneur les armes à la main. Le bilan des trois jours de cette bataille fait état de 101 martyrs, 74 blessés et 46 Moudjahidine emprisonnés par l'ennemi. Cependant, les Moudjahidine sont parvenus à abattre six avions de guerre ennemis, à infliger de lourdes pertes en matériel et à tuer des dizaines de soldats français, selon les témoignages historiques, les études et les recherches ayant porté sur ce haut fait d'arme pendant la Guerre de libération nationale.