Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africains, Abdelkader Messahel, a souligné vendredi à Toronto (Canada) l'importance du renforcement du partenariat entre l'Afrique et le G8 pour qu'il réponde mieux à l'attente africaine en matière de développement. "Il est attendu du G8 et de l'Afrique que leur partenariat se renforce davantage pour qu'il réponde beaucoup plus à l'attente africaine qui est le développement. Nous souhaitons que le G8 s'engage davantage et qu'il accorde plus d'attention aux priorités de l'Afrique, en termes, entre autres, de paix, de sécurité, d'infrastructures, d'éducation et de lutte contre les maladies", a déclaré M. Messahel à la presse en marge du sommet du G8 qui se tiendra à Muskoka au Canada. Sur l'ordre du jour du sommet du G8 dans son segment "Afrique", le ministre a indiqué qu'il sera consacré à l'évaluation du partenariat entre le G8 et l'Afrique, qui a démarré en 2001. "Il y a des engagements pris, de part et d'autre, notamment par le G8 à travers ses différents sommets. Il est temps que nous fassions une évaluation de ce partenariat et voir si les engagements du G8 ont été tenus ou pas", a-t-il dit, ajoutant que le G8 devrait présenter un document, lors de ce sommet, dans lequel il fait une évaluation des engagements qui ont été tenus. L'Afrique, de son côté, fera sa propre évaluation à travers les engagements qu'elle a pris dans le cadre de ce partenariat, essentiellement la paix, la sécurité et la démocratie, a poursuivi le ministre. Pour M. Messahel, il est "évident" que tous les engagements du G8 n'ont pas été atteints pour des raisons multiples, citant, à titre d'exemple, la crise financière internationale et ses répercussions et le problème structurel qui se pose avec l'aide publique au développement par rapport aux exigences et aux priorités de l'Afrique et notamment du NEPAD. "Nous avons revendiqué, à travers plusieurs réunions, que cette aide soit repensée. Il est vrai que de son côté le G8 a fais un effort en matière d'effacement de la dette mais ce n'est pas suffisant", a-t-il encore relevé. Concernant l'Algérie, M. Messahel a indiqué que le pays a fait sa propre évaluation. "Nous avons un mémorandum qui résume l'action de l'Algérie dans le cadre de ce partenariat et qui reprend notre évaluation et ce que le pays a fait en termes de réformes, de développement et de gouvernance", a-t-il expliqué. Le deuxième thème du sommet du G8 dans son segment "Afrique" sera consacré aux Objectifs 4 et 5 du Millénaire pour le développement (OMD), à savoir la santé maternelle et infantile. Le ministre a rappelé, à cet égard, qu'un sommet sera tenu à New York en septembre prochain à l'occasion du 10è anniversaire de la Déclaration du Millénaire pour faire le point sur les OMD. "Là aussi, les objectifs n'ont pas été atteints pour plusieurs raisons, particulièrement par manque de moyens et de financements", a-t-il déploré, relevant que la mortalité infantile "a été réduite mais pas de manière conséquente pour que l'objectif du millénaire soit bien pris en charge". "L'Algérie et les pays d'Afrique du Nord ont atteint cet objectif mais l'Afrique c'est aussi d'autres régions, où il y a beaucoup de disparités", a-t-il fait remarquer. Le troisième thème à l'ordre du jour de ce sommet est la paix et la sécurité. M. Messahel a indiqué que cette question sera débattue pour voir comment repenser le partenariat avec le G8 pour permettre un retour à la paix et à la stabilité dans le continent, "condition sine qua non pour le développement". "L'Afrique a énormément fait et beaucoup de progrès ont été réalisés dans ce registre, au plan, notamment, de l'architecture de paix, avec la mise en place, dans le cadre de l'Union africaine, du Conseil de paix et de sécurité, des forces africaines en attente et du conseil des sages", a-t-il souligné. "L'Afrique demande qu'elle soit accompagnée, fondamentalement, en matière de financement de ses opérations, puisque les forces africaines de maintien de la paix, qui sont déployées dans différentes régions, ont besoin de renforcer leur coopération avec le G8 et les autres pays développés pour renforcer leurs capacités (entraînement, formation, matériel)", a-t-il précisé. Le quatrième thème à l'ordre du jour de ce somment, qui sera élargi a trois autres pays, à savoir la Colombie, la Jamaïque et Haïti, concerne le terrorisme et ses connexions, notamment avec le crime organisé et le trafic de drogues, a ajouté M. Messahel. Le sommet du G8 dans son segment "Afrique" débutera vendredi après-midi vers 15h00 (heure locale). Les pays qui composent le G8 sont les Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume Uni, Italie, Canada et Russie. Ensemble ils représentent plus de 60 pc de l'économie mondiale. Les dirigeants africains, particulièrement les promoteurs du NEPAD, dont le président Bouteflika, sont régulièrement invités à un dialogue avec leurs homologues du G8 sur l'état de la coopération avec l'Afrique.