En marge du sommet du G8 dans son segment Afrique qui se tiendra à Muskoka au Canada, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a indiqué, vendredi à Toronto (Canada), l'importance du renforcement du partenariat en question pour qu'il réponde mieux à l'attente africaine en matière de développement. Sur ce, il a tenu à exprimer son souhait quant à l'engagement du G8, sollicitant, toutefois, qu'il accorde plus d'attention aux priorités de l'Afrique, notamment en terme de paix, de sécurité, d'infrastructures, d'éducation et de lutte contre les maladies. En outre, il a précisé qu'il y a eu des engagements qui ont été pris de part et d'autre, notamment par le G8 à travers ses différents sommets. D'ailleurs, il a attesté qu'il était temps que "nous fassions une évaluation de ce partenariat et voir si les engagements du G8 ont été tenus ou pas", ajoutant que le G8 devrait présenter un document, lors de ce sommet, dans lequel il fait une évaluation des engagements qui ont été tenus. D'un autre côté, le ministre a affirmé que l'Afrique fera sa propre évaluation à travers les engagements qu'elle a pris dans le cadre de ce partenariat, essentiellement la paix, la sécurité et la démocratie. En effet, pour M. Messahel, il est évident que tous les engagements du G8 n'ont pas été atteints pour des raisons multiples, à savoir, la crise financière internationale et ses répercussions ainsi que le problème structurel qui se pose avec l'aide publique au développement par rapport aux exigences et aux priorités de l'Afrique et notamment du Nepad. Il a également relevé qu'ils avaient revendiqué, à travers plusieurs réunions, que cette aide soit repensée. " Il est vrai que de son côté le G8 a fait un effort en matière d'effacement de la dette mais ce n'est pas suffisant", a-t-il ajouté. En ce qui concerne l'Algérie, le responsable d'Etat a déclaré que notre pays a fait sa propre évaluation. "Nous avons un mémorandum qui résume l'action de l'Algérie dans le cadre de ce partenariat et qui reprend notre évaluation et ce que le pays a fait en termes de réformes, de développement et de gouvernance", a-t-il expliqué. D'autre part, M. Messahel a affirmé que le deuxième thème du sommet en question sera consacré aux " Objectifs 4 et 5 du Millénaire pour le Développement (OMD) ", à savoir la santé maternelle et infantile. Le ministre a rappelé, à cet égard, qu'un sommet sera tenu à New York en septembre prochain à l'occasion du 10ème anniversaire de la Déclaration du Millénaire pour faire le point sur les OMD. A ce propos, il a déploré que "les objectifs, là aussi, n'ont pas été atteints pour plusieurs raisons, plus particulièrement par manque de moyens et de financements", tout en relevant que la mortalité infantile a été réduite mais pas de manière conséquente pour que l'Objectif du Millénaire soit bien pris en charge. Cependant, il a noté que l'Algérie et les pays d'Afrique du Nord ont atteint cet objectif. Pour ce qui est du troisième thème à l'ordre du jour de ce sommet, qui est la paix et la sécurité, M. Messahel a indiqué que cette question sera débattue pour voir comment repenser le partenariat avec le G8 pour permettre un retour à la paix et à la stabilité dans le continent. A cet effet, il a déclaré "L'Afrique a énormément fait et beaucoup de progrès ont été réalisés dans ce registre, au plan de l'architecture de la paix, avec la mise en place, dans le cadre de l'Union africaine, du Conseil de paix et de sécurité, des forces africaines en attente et du Conseil des sages ". Ajoutant que "L'Afrique demande qu'elle soit accompagnée, fondamentalement, en matière de financement de ses opérations, puisque les forces africaines de maintien de la paix, qui sont déployées dans différentes régions, ont besoin de renforcer leur coopération avec le G8 et les autres pays développés pour renforcer leurs capacités". Alors que le quatrième et dernier thème de ce sommet, qui sera à son tour élargi à trois autres pays, à savoir la Colombie, la Jamaïque et Haïti, M. Messahel a attesté qu'il sera porté sur le terrorisme et ses connexions, notamment avec le crime organisé et le trafic de drogues. Pour information, les pays qui composent le G8 sont les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France, le Royaume- Uni, l'Italie, le Canada et la Russie, ensemble ils représentent plus de 60 % de l'économie mondiale. Tandis que les dirigeants africains, particulièrement les promoteurs du Nepad, dont le Président Bouteflika, sont régulièrement invités à un dialogue avec leurs homologues du G8 sur l'état de la coopération avec l'Afrique.