La nouvelle comédie musicale "Es Saha" (La place), projetée lundi matin à Alger pour la presse, a mis en avant à travers chant et danse, le quotidien de la jeunesse, son désarroi et ses ambitions utopiques face à une vie pas forcément rose. Pendant deux heures de temps, l'histoire de cette fiction, tourne autour d'un groupe de six jeunes désoeuvrés habitant une cité populaire qui passent la majeure partie de leur temps dans une cour aménagée en lieu de création et d'innovation artistique. Leur rêve est de concevoir une comédie musicale, faire une tournée internationale et devenir célèbres. Hélas, les conditions sociales dans lesquelles ils vivent, les obligent à faire face à moult contraintes relatives au chômage, célibat, crise de logements et oisiveté. Un autre groupe de jeunes filles débarque soudainement dans la cité. C'est à partir de là que la trame du film laisse apparaître un nouveau conflit, celui des sexes. Ainsi, la relation entre hommes et femmes est "débattue" par des déhanchements, tantôt modernes et tantôt traditionnels. Vivre dignement, aimer sincèrement, atteindre ses rêves, écouter l'autre, vivre en harmonie et en communauté, toutes ces valeurs humaines ont été fortement exprimées dans la comédie musicale, aussi bien que "la magouille" des autorités locales. Concernant les comédiens, en dépit de la sincérité dégagée dans leur jeu, ils n'ont pas réussi à convaincre, car le film souffrait du manque de chorégraphies. Il donne l'impression d'un "amas" de gestes et de mouvements corporels, anarchiques qui manquaient de recherche et de talent. La musique, signée Cheikh Sidi Bémol, Youcef Boukela et Aminos, est une fusion réussie. Elle comporte des sonorités de musiques gnawi, andalouse, chaâbi avec des airs hip-hop sous des rythmes à la fois traditionnels et modernes. Par contre, le chant manquait de justesse. Les voix détonnaient souvent et le souffle se faisait désirer. "Es Saha" a été produite conjointement par "Machaho production" et la Télévision algérienne et réalisée par Dahmane Ouzid.