Les Algériens de Londres, à l'instar de l'ensemble de la communauté musulmane dans le monde, ont célébré vendredi l'Aïd El Fitr dans une ambiance de joie et de convivialité. Tôt le matin, les fidèles se sont dirigés vers les mosquées de la City afin d'accomplir la prière de l'Aïd. Les mosquées étant exiguës pour contenir les flots de croyants venus de tous les quartiers, des espaces mitoyens ont été aménagés pour permettre aux nombreux fidèles d'accomplir leur devoir religieux. Dans la mosquée de White Chapel, la plus importante de Londres après celle de Baker Street, une foule nombreuse est venue dès sept heures du matin accomplir la prière. Les salles de prière disposées sur plusieurs étages étaient pleines à craquer et les retardataires ont été contraints de prier soit dans les couloirs de la mosquée, soit dans un espace vert mitoyen. Dans son prêche, l'imam a insisté sur les messages de l'Islam qui prônent l'unité de la Nation musulmane, la tolérance, l'amour d'autrui et la solidarité. Une pensée particulière est allée en ce jour sacré aux victimes des inondations du Pakistan et à ceux qui ont perdu leurs proches et sont restés sans abris. A la fin de la prière, les fidèles se sont échangés les traditionnels vœux de bonheur et de prospérité. La grande avenue de White Chapel a connu une animation particulière de fidèles qui se sont dispersés progressivement avant d'entamer les visites des proches vivant en Grande-Bretagne. Une deuxième prière de l'Aïd a été nécessaire, en raison du nombre insuffisant de mosquées à 9 heures afin de permettre à tous les fidèles d'accomplir leur devoir. L'Aïd est l'occasion pour les Algériens de se rencontrer autour d'un café et de gâteaux traditionnels recréant, un tant soit peu, la chaleur de l'ambiance du bled. "Les visites familiales, c'est l'esprit même de l'Aid" "Il est vrai que nous nous rendons visite ici à Londres mais l'ambiance du pays nous manque", dira Djamel, originaire d'El Harrach, qui tient un restaurant dans la proche banlieue. Djamel qui vit en famille, entouré de sa femme et de ses deux petits garçons, a une pensée particulière pour ceux qui vivent seuls et qui, selon lui, sont "assez nombreux". "Souvent j'invite des amis pour partager ces moments particuliers. C'est l'esprit même de l'Aïd", soulignera-t-il. Un couple d'Algériens qui s'apprêtait à se rendre en voiture à Chingford dans le Nord de Londres, pour une visite à des proches sont ravis par ce jour sacré. "Durant toute l'année, nous sommes pris par nos engagements professionnels mais je ne rate jamais l'occasion de rendre visite à ma famille le jour de l'Aïd, c'est sacré", soulignera Mme Korteby alors que pour son époux, "les visites familiales, partie intégrante de la fête, nous permettent de garder le contact. C'est très important, notamment pour ceux qui vivent à l'étranger". L'Aïd El fitr est davantage perceptible dans les quartiers où vivent les musulmans, à l'instar de Welthamstow à l'est de la ville où des boutiques, restaurants et cafés sont décorés pour la circonstance. Le promeneur le plus distrait peut d'ailleurs remarquer les "Saha Aidkoum" et "Aïd Moubarak" affichés sur les devantures ou à l'intérieur des commerces ornés de guirlandes. Les enfants chichement habillés sont également de la fête. Certains portaient des tenues traditionnelles donnant une touche et un éclat particuliers à cette journée. "Le port du burnous et de la chéchia sur les bords de la Tamise est un vrai régal pour l'œil", estime toute ravie Samia, une mère de famille. Quelque trente mille Algériens vivent légalement en Grande-Bretagne dont une majorité à Londres, selon des statistiques fournies à l'APS par l'ambassade d'Algérie en Grande-Bretagne. La communauté musulmane établie en Grande-Bretagne est quant à elle, estimée à 2,4 millions d'habitants, principalement des ressortissants asiatiques pakistanais, hindous, saoudiens et indonésiens, notamment.