Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah Salem El-Badri, a estimé mardi à Vienne que celle-ci devait "s'adapter" à un environnement sans cesse en évolution. "Nous faisons face à un monde qui change - des technologies qui évoluent, un environnement qui évolue, des changements au sein du marché lui-même...L'Opep doit s'adapter" à ces changements, a indiqué M. El-Badri lors d'une conférence de presse au siège de l'organisation qui fête ses cinquante ans. Le secrétaire général de l'Opep a déclaré cependant ne pas "apprécier" que des pays taxent le pétrole et les hydrocarbures et utilisent ces taxes pour subventionner d'autres énergies (les énérgies renouvelables :ndlr) . "C'est inacceptable pour nous", a-t-il souligné. Et tout en reconnaissant que les nouvelles énergies faisaient partie de l'évolution du marché, il a minimisé leur impact sur l'avenir de l'Opep. Car selon lui, les réserves de pétrole (Opep et hors-Opep) sont suffisantes. "L'énergie fossile sera encore présente pour les 50 prochaines années", a estimé M. El-Badri, soulignant la hausse continue de la demande. Par ailleurs, le secrétaire général de l'Opep s'est refusé à évoquer un éventuel changement des quotas de production des pays de l'Opep ainsi qu'une possible évolution des prix d'ici la fin de l'année. "Un prix compris entre 72 et 82 dollars (le baril) convient au contexte actuel", a simplement indiqué le secrétaire général de l'Opep, ajoutant que la production augmenterait en cas de hausse de la demande. Interrogé sur les ambitions de l'Irak, seul pays de l'Opep à ne pas être soumis au système de quota, de porter sa production à 11 millions de barils par jour (mbj), contre 2,3 mbj actuellement, M. El-Badri a estimé qu'il fallait attendre l'évolution réelle de la production de l'Irak avant de tirer des conclusions sur l'équilibre de l'organisation. "Quand j'entends 11 mbj... c'est beaucoup de pétrole, beaucoup de travail, beaucoup d'unités de production... Avec 2 mbj, vous rencontrez déjà des problèmes", a nuancé M. El-Badri. L'Opep, créée le 14 septembre 1960 à Bagdad, représente aujourd'hui avec ses douze pays membres un peu plus du tiers de la production mondiale de pétrole.