L'Algérie, en sa qualité de pays membre de l'Opep depuis 1969, "réaffirme son engagement à poursuivre ses efforts pour assurer le développement de l'Opep en tant qu'organisation forte et crédible à même de s'ériger en une entité active et efficace au sein de l'industrie énergétique et de l'économie mondiale", a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, mardi. Les 50 années écoulées "constituent un important acquis pour une organisation composée de pays en voie de développement et dont la pérennité a été assurée par la volonté et la détermination des pays membres qui voulaient préserver les intérêts de leurs peuples", a indiqué M. Yousfi dans un message à l'occasion du 50e anniversaire de l'Opep. Depuis son adhésion à l'Opep, l'Algérie a toujours bénéficié du soutien de cette organisation, a-t-il ajouté. Evoquant le slogan choisi par l'Opep pour célébrer ses 50 ans d'existence, en l'occurrence "Soutien au développement et à la prospérité", M. Yousfi a souligné que ce dernier "reflète on ne peut mieux le rôle de l'organisation visant à consacrer harmonie et stabilité au sein du marché pétrolier au mieux des intérêts des producteurs, des consommateurs, des investisseurs et de l'économie mondiale en général". A ce propos, le ministre a indiqué que les années à venir "connaîtront des défis et des opportunités à titre égal, notamment au regard de l'expansion effrénée de l'économie mondiale et de la prise de conscience environnementale". L'Opep "demeure engagée à aider les pays membres ainsi que d'autres pays à aplanir toutes les entraves au développement ayant trait à l'énergie", a souligné le ministre. Pour M. Yousfi la création de l'OPEP était "une action audacieuse", en ce sens qu'elle a démontré que les pays en développement "jouissent de droits souverains". Le ministre a souligné en outre que l'organisation a connu au cours des 50 dernières années des hauts et des bas mais elle est restée fidèle à ses objectifs fondamentaux. Parmi ces objectifs, a-t-il précisé, la préservation des intérêts des pays membres, la garantie de recettes stables pour les pays producteurs, une offre suffisante et continue de pétrole pour les pays consommateurs et un revenu satisfaisant pour les investisseurs à des prix raisonnables et équitables. Le rôle de l'Opep s'est élargi au plan international avec la création du fonds de développement international de l'Opep qui attribue des aides aux pays en développement parallèlement à de nombreuses autres institutions d'aides relevant de l'organisation. L'organisation, ajoute le ministre, a tenu à "instaurer et à renforcer une coopération et un dialogue transparent entre pays producteurs et pays consommateurs et à apporter son appui aux pays membres dans le cadre des négociations multilatérales à l'instar des négociations sur les changements climatiques parrainées par les Nations unies". L'organisation a de tout temps œuvré à honorer ses engagements en garantissant la prospérité sociale des pays membres, en particulier, et de la communauté internationale en général. Le ministre a souligné, par ailleurs, que l'organisation "ne devrait pas se contenter des réalisations accomplies à ce jour" ajoutant que même si les 50 ans d'existence de l'organisation ont été très importants, "à l'heure actuelle il est encore plus important de focaliser nos efforts sur l'avenir". Pour sa part, le secrétaire général de l'Opep, Abdallah Salem El-Badri, a estimé à Vienne que celle-ci devait "s'adapter" à un environnement sans cesse en évolution. "Nous faisons face à un monde qui change - des technologies qui évoluent, un environnement qui évolue, des changements au sein du marché lui-même... L'Opep doit s'adapter" à ces changements, a indiqué M. El-Badri lors d'une conférence de presse au siège de l'organisation qui fête ses cinquante ans. Le secrétaire général de l'Opep a déclaré, cependant, ne pas "apprécier" que des pays taxent le pétrole et les hydrocarbures et utilisent ces taxes pour subventionner d'autres énergies (les énérgies renouvelables : ndlr). "C'est inacceptable pour nous", a-t-il souligné. Et tout en reconnaissant que les nouvelles énergies faisaient partie de l'évolution du marché, il a minimisé leur impact sur l'avenir de l'Opep. Car selon lui, les réserves de pétrole (Opep et hors-Opep) sont suffisantes. "L'énergie fossile sera encore présente pour les 50 prochaines années", a estimé M. El-Badri, soulignant la hausse continue de la demande. Par ailleurs, le secrétaire général de l'Opep s'est refusé à évoquer un éventuel changement des quotas de production des pays de l'Opep ainsi qu'une possible évolution des prix d'ici la fin de l'année. "Un prix compris entre 72 et 82 dollars (le baril) convient au contexte actuel", a simplement indiqué le secrétaire général de l'Opep, ajoutant que la production augmenterait en cas de hausse de la demande. Interrogé sur les ambitions de l'Irak, seul pays de l'Opep à ne pas être soumis au système de quota, de porter sa production à 11 millions de barils par jour (mbj), contre 2,3 mbj actuellement, M. El-Badri a estimé qu'il fallait attendre l'évolution réelle de la production de l'Irak avant de tirer des conclusions sur l'équilibre de l'organisation. "Quand j'entends 11 mbj... c'est beaucoup de pétrole, beaucoup de travail, beaucoup d'unités de production... Avec 2 mbj, vous rencontrez déjà des problèmes", a nuancé M. El-Badri. L'Opep, créée le 14 septembre 1960 à Bagdad, représente aujourd'hui avec ses douze pays membres un peu plus du tiers de la production mondiale de pétrole. Abdullah El- Badri, a également déclaré mardi que les combustibles fossiles, parmi lesquels le pétrole tient toujours le premier rôle, continueraient de tenir la part du lion dans la consommation énergétique mondiale sur l'avenir prévisible. Toutefois, l'Opep sera confrontée à un grand nombre de défis au cours des prochaines années, et devra pour surmonter ces obstacles déployer de grands efforts en termes d'applications de haute technologie, de forage en haute mer et de formation de professionnels compétents, a-t-il reconnu. Il a, par ailleurs, souligné que l'Opep avait toujours encouragé tous les pays à développer des énergies alternatives.