Le moudjahid Abdelhamid Mehri a proposé, samedi à Alger, que le 19 septembre (date de création du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) soit décrété jour de naissance de l'Etat algérien. M. Mehri qui a animé une conférence intitulée "hommage aux membres du GPRA" et organisée par l'association Machaal Echahid a déclaré: "je propose que le 19 septembre 1958 soit décrété journée de la République, jour de naissance de l'Etat algérien engendré par la Révolution", ajoutant que l'Etat algérien est "un fait qui se perpétue" alors que la création d'un gouvernement provisoire est "transitoire". M. Mehri qui était membre du GPRA a indiqué que le 19 mars 1962 est "le jour du triomphe et le 5 juillet le jour de l'indépendance". Il a précisé que "les générations actuelles pensent que les accords d'Evian constituent la date de la naissance de l'Etat algérien" mais en fait, a-t-il souligné, "la naissance de notre Etat est intervenue avec la création du GPRA qui a été reconnu par plus de 35 Etats dont de grands pays tels que la Chine, L'Union soviétique et l'Inde". M. Mehri a évoqué dans son intervention l'effet suscité par la création du GPRA dont la proclamation a constitué "un événement retentissant" qui continue d'être sujet à débat. Concernant les réactions au plan international après la proclamation du GPRA, M. Mehri a rappelé qu'elles étaient "positives", affirmant que "de nombreux pays frères et amis avaient reconnu le nouveau statut de l'Algérie". A ce propos, le moudjahid a souligné que le GPRA avait mené à cette époque une importante bataille diplomatique pour faire connaître la cause algérienne. Concernant la réaction de la partie française, M. Mehri a indiqué que la France avait annoncé son intention de "rompre ses relations" avec les pays qui reconnaissent le GPRA, mais n'a pu exécuter cette menace de peur de se retrouver isolée aux plans maghrébin, arabe et international. De Gaulle n'a décidé de recourir au droit d'autodétermination du peuple algérien qu'une fois "convaincu qu'il ne pouvait plus poursuivre sa politique (...) et que la proclamation de l'Etat algérien indépendant était la seule alternative, mais selon sa propre conception", a ajouté M. Mehri. Le gouvernement algérien avait donné son accord de principe en posant des conditions et De Gaulle s'était déclaré persuadé que l'Algérie "sera un Etat souverain au dedans et au dehors". C'est ainsi qu'il a été convenu d'engager des négociations. La création du GPRA est intervenue "après que toutes les conditions à même d'assurer son succès furent réunies", a affirmé M. Mehri soulignant que ce gouvernement a joué un grand rôle dans la diplomatie en faisant "connaître la cause algérienne juste dans les fora internationaux". M. Mehri a évoqué, par ailleurs, les difficultés auxquelles a fait face la Révolution algérienne et le peuple algérien durant sa lutte armée héroïque contre la France appuyée à cette époque par l'OTAN.