Les membres de la Fédération nationale des producteurs oléicoles, réunis lundi à Alger, a appelé "en urgence" les pouvoirs publics à effacer les dettes des huileries, à l'instar des autres filières du secteur agricole. Des associations et représentants des différents segments de l'oléiculture se sont réunis au niveau du siège de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) pour débattre des problèmes de l'activité et tracer un programme d'action de la Fédération nouvellement créée. Les membres de la fédération ont abordé la problématique de la dette des huileries, qui est selon eux, "une question urgente" à résoudre, du moment que certains transformateurs ont déjà été convoqués par la justice, alors que d'autres ont reçu des avis de saisie de leurs équipements. Ces acteurs se demandent pourquoi sont-ils exclus de la disposition d'effacement des dettes des agriculteurs prise par le Président de la république en février 2009. Or, depuis cette annonce, les acteurs du secteur se demandent qui va être concerné par cette mesure. Sur les 41 milliards DA contractés par les agriculteurs et les éleveurs auprès de la Banque de l'Agriculture et du développement rural (BADR) et de la Caisse nationale de la mutualité agricole CNMA, près de 37 milliards DA ont été effacés à ce jour, a indiqué jeudi dernier le ministre de l'Agriculture et du Développement Rural, M. Rachid Benaïssa. Selon le ministère de l'Agriculteur, les critères pris en compte par le ministère des Finances, qui chapeaute ce dossier, se sont uniquement les agriculteurs et les éleveurs ayant subi des pertes financières dues à la sécheresse qui sont concernés par cette décision. La disposition exclut ainsi les investisseurs, dont les aviculteurs et les propriétaires de chambres froides et d'huileries parce que ces activités ont bénéficié de subventions de l'Etat à hauteur de 40% par exemple pour les opérateurs ayant installé des huileries, selon le ministère. Mais, pour ces derniers, le cumul de leur dette est du également à des facteurs liés à la réduction des rendements de la filière, aux feux de forêts et aux conditions sécuritaires. Outre le cumul de la dette, ces opérateurs font face également au paiement des arriérés s'étalant sur plusieurs années. Intervenant à l'ouverture de la réunion, le Secrétaire général de l'UNPA, M. Mohamed Alioui, a fait savoir qu'il avait posé le problème dimanche au ministre en charge du secteur, M. Rachid Benaïssa, en lui proposant d'échelonner les dettes des huileries, d'autant plus que le montant n'est pas important (environ 700 milliards de centimes). Mais les transformateurs refusent le rééchelonnement et veulent l'effacement de leurs dettes pour pouvoir continuer à travailler, selon le président de la Fédération, M. Arezki Iskounène. "Nous allons adresser une requête aux hautes autorités du pays dans laquelle nous demandons l'effacement de la totalité de nos dettes", a-t-il indiqué. Outre l'effacement de la dette des huileries, ils vont demander d'instaurer un système de prime à la production, à la récolte et à la transformation comme ce fait actuellement pour la filière lait.