Les membres de la Fédération nationale des producteurs oléicoles, réunis lundi à Alger, ont appelé "en urgence" les pouvoirs publics à effacer les dettes des huileries, à l'instar des autres filières du secteur agricole. Des associations et représentants des différents segments de l'oléiculture se sont réunis au niveau du siège de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) pour débattre des problèmes de l'activité et tracer un programme d'action de la Fédération nouvellement créée. Les membres de la fédération ont abordé la problématique de la dette des huileries, qui est selon eux, "une question urgente" à résoudre, du moment que certains transformateurs ont déjà été convoqués par la justice, alors que d'autres ont reçu des avis de saisie de leurs équipements. Ces acteurs se demandent pourquoi sont-ils exclus de la disposition d'effacement des dettes des agriculteurs prise par le Président de la république en février 2009. Or, depuis cette annonce, les acteurs du secteur se demandent qui va être concerné par cette mesure. Pour la Fédération nationale des producteurs oléicoles, le cumul de leur dette est dû également à des facteurs liés à la réduction des rendements de la filière, aux feux de forêts et aux conditions sécuritaires. Outre le cumul de la dette, ces opérateurs font face également au paiement des arriérés s'étalant sur plusieurs années. Intervenant à l'ouverture de la réunion, le Secrétaire général de l'UNPA, M. Mohamed Alioui, a fait savoir qu'il avait posé le problème dimanche au ministre en charge du secteur, M. Rachid Benaïssa, en lui proposant d'échelonner les dettes des huileries, d'autant plus que le montant n'est pas important (environ 700 milliards de centimes). Mais les transformateurs refusent le rééchelonnement et veulent l'effacement de leurs dettes pour pouvoir continuer à travailler, selon le président de la Fédération, M. Arezki Iskounène. "Nous allons adresser une requête aux hautes autorités du pays dans laquelle nous demandons l'effacement de la totalité de nos dettes", a-t-il indiqué. Outre l'effacement de la dette des huileries, ils vont demander d'instaurer un système de prime à la production, à la récolte et à la transformation comme cela se fait actuellement pour la filière lait. Culture essentiellement méditerranéenne, l'oléiculture occupe les zones agro-écologiques difficiles. Le caractère marginal de la culture fait que les ressources biologiques sont exposées à un risque d'érosion génétique certain. Septième producteur mondial d'huile d'olive, l'Algérie envisage de développer la filière oléiculture avec une plantation d'un million d'hectares d'ici à 2014, contre 350 000 hectares actuellement. L'olivier est concentré au Nord de l'Algérie, particulièrement dans les régions du Tell. Le secteur privé dispose de plus des 2/3 des superficies. Un modèle de développement novateur de cette ressource biologique est impératif, estime le bureau Conseil Gredaal pour, notamment, faire face au vieillissement du verger et son sous-bassement socioéconomique, le déclin de l'économie des montagnes en l'occurrence. Rustique, fortement adapté au contexte agropédoclimatique et ayant un fort pouvoir anti- érosion en milieux physiques, l'olivier ne bénéficie pas pour autant des faveurs des politiques agricoles mises en œuvre en Algérie depuis le début des années 70. L'industrie de transformation et la logistique commerciale des produits oléicoles accuse un retard important, comparativement aux autres pays d'écologie similaire. L'intérêt de cette culture est d'autant plus important que l'Algérie recèle un potentiel génétique important dans ce domaine. Il existe, en Algérie, plusieurs variétés d'oliviers, qui sont à la base de la subsistance des communautés rurales . Notons que l'oléiculture en Algérie est une mine d'or mais mal exploitée. Une filière qui recèle d'énormes potentialités. Selon, les prévisions des responsables du secteur agricole, la production d'huile d'olive pourrait atteindre 50 000 tonnes en 2010 avec l'entrée en production des nouvelles plantations. Actuellement, cette filière se concentre dans certaines wilayas comme Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira qui ont produit, à elles seules en 2008, 179180 hectolitres sur une superficie de 102 893 ha, soit 51% de la production nationale et environ 44% du verger national oléicole. De grands espoirs sont fondés sur l'essor de cette filière, rappelant que le programme pour la période 2010/2014 ambitionne d'étendre la superficie de la culture oléicole à 1 million d'hectares. Objectif qui permettra non seulement d'augmenter la production, mais aussi de répondre aux règles du marché, par le biais de la promotion des investissements et du développement d'une approche à même de lutter contre la pauvreté et la désertification. Pas seulement, il s'agit aussi, au regard, de l'augmentation de la demande interne et externe en ces produits, de pouvoir développer les capacités de leur transformation, avec une amélioration constante de la qualité.