Le gouvernement marocain prenant prétexte de l'arrestation, par le Front Polisario, de Mustapha Selma Ould Sidi Mouloud, inspecteur général de la police dans un camp de réfugiés sahraouis, a lancé une campagne politique et médiatique contre l'Algérie. Cette campagne vise à dénaturer, aux yeux de l'opinion publique internationale, la question du Sahara occidental qui demeure au regard de la légalité internationale une question de décolonisation. L'Algérie constate avec regret qu'au moment où les Nations unies, par le biais de leur secrétaire général et de son envoyé personnel, l'ambassadeur Christopher Ross, déploient de précieux efforts pour aider le Maroc et le Front Polisario à reprendre le chemin des négociations afin de trouver une issue au conflit, conformément aux règles et principes du droit international, le Maroc, plutôt que de jouer l'apaisement et d'aider à la reprise du processus de négociations, a choisi le chemin inverse et a opté pour l'escalade dans une tentative manifeste de se dérober, une fois de plus, à ses responsabilités. L'Algérie a dès le début relevé dans le cas de Ould Sidi Mouloud, une tentative préméditée des autorités marocaines, à la veille d'échéances importantes, de l'impliquer dans une affaire dont elles comptaient, manifestement, se servir dans leurs vains efforts de semer la confusion et de se soustraire à leurs responsabilités en tant que puissance occupante d'un territoire inscrit sur la liste, tenue par les Nations unies, des territoires non-autonomes. Cette attitude des autorités marocaines, n'est pas de nature à faire avancer la cause de la paix dans la région et à faciliter la mission de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental. L'Algérie ne peut que s'étonner de constater que, dans leur instrumentalisation d'une affaire qui ne concerne que le Maroc et le Front Polisario, M. Ould Sidi Mouloud ayant été arrêté et incarcéré par le Front Polisario en territoires sahraouis, les autorités marocaines se soient évertuées à dénoncer des atteintes dont l'Algérie serait coupable en matière de liberté de mouvement et de liberté d'expression. Ces accusations, déplorables et infondées, constituent une fuite en avant des autorités marocaines dans leur gestion du problème de décolonisation que représente la question du Sahara occidental et qui, par ailleurs, pratiquent une politique de répression massive et systématique des droits de l'homme dans les territoires occupés, comme en témoignent les multiples rapports des organisations internationales de défense des droits de l'homme. L'Algérie qui assume ses responsabilités de protection des réfugiés, conformément à la législation internationale y afférente, prend à témoin la communauté internationale devant l'obstruction dont le Maroc ne cesse de faire montre à chaque fois qu'une opportunité sérieuse lui est offerte de trouver, conformément à la légalité internationale, une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.