Le gouvernement marocain fait fonctionner ses relais pour diaboliser le Front Polisario et l'Algérie. Cette fois-ci la couleuvre est trop grosse pour l'avaler. La presse marocaine, à la botte du trône chérifien, rapporte dans son édition du 18 septembre 2008 que les droits de l'homme sont violés dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. C'est sans aucun doute, la nouvelle trouvaille que les négociateurs marocains mettront sur le tapis au cours de ce 5e round de négociations qui se profile, pour tenter d'imposer leur projet de plan d'autonomie aux territoires du Sahara occidental qu'ils occupent depuis 1975. «Les violations des droits de l'homme à Tindouf ont été dénoncées vigoureusement à Genève par une délégation de Sahraouis unionistes, qui ont appelé à des pressions sur l'Algérie et le Polisario pour cesser les dérives» met en exergue le quotidien marocain «Aujourd'hui le jour». Son confrère, Le Matin, ajoute «les membres d'une délégation des provinces du Sud ont souligné, mercredi à Genève, que l'autonomie proposée par le Maroc est l'unique solution pour mettre fin au drame humain qu'endurent les populations sahraouies dans les camps de Tindouf, au Sud-Ouest algérien». Autant dire que c'est le monde à l'envers. La campagne de désinformation a commencé. Elle est savamment orchestrée. Le Makhzen lance son offensive par le biais de ceux qui lui ont prêté allégeance. Ceux qui mangent dans sa main. Ceux qu'ils dénomme les unionistes. Des Sahraouis ralliés au plan d'autonomie marocain qui ont décidé de piétiner les corps de leurs frères Sahraouis qui croupissent dans les prisons marocaines et la tristement célèbre «Cacel Negra». «36 prisonniers politiques détenus dans huit prisons marocaines au seul motif d'avoir demandé le droit de leur peuple à l'autodétermination et à l'indépendance», a révélé, la semaine dernière, le président de la République arabe sahraouie au cours d'une conférence sur l'administration et la gestion qui a été organisée dans le camp des réfugiés du 27 février. La délégation des renégats sahraouis avait une autre mission: escamoter le conflit du Sahara occidental. L'entourer d'un tissu de mensonges. Tromper l'opinion internationale. «L'Algérie est le premier responsable des violations des droits des populations sahraouies dans les camps de Tindouf où elle sont privées de leurs droits les plus élémentaires» accuse un obscur ancien diplomate M. Ghalaoui, dont la déclaration a été rapportée par le journaliste d'Aujourd'hui le jour. Edifiant! Quand on sait que les camps de réfugiés sont en permanence ouverts à la presse internationale ainsi qu'aux organisations humanitaires internationales. Ces propos sont relayés par la délégation sahraouie fantoche emmenée par Sid-Ali El Ghaloui, présenté comme un ex-représentant du Polisario en Italie par le journal marocain ainsi qu'une certaine Saâdani Maoualaïnine, qui serait une ancienne victime de déportation forcée, selon le même quotidien.On connaissait la déportation des Juifs. Les camps de concentration d'Auschwitz, de Treblinka, les comparer aux camps de réfugiés de Tindouf revient à franchir un pas qui pourrait avoir de fâcheuses conséquences. Mais il y a, sans aucun doute, une explication très plausible à cela: le Maroc a été ébranlé par l'offensive victorieuse et diplomatique, celle du Front Polisario. Le départ de Peter Van Walsum, ex-représentant personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental, réclamé à cor et à cri par le Front Polisario, qui a fini par obtenir gain de cause, a été mal vécu du côté du Royaume chérifien. Le diplomate Néerlandais l'a reconnu: «Le Polisario a pris l'ascendant sur le Maroc.» Un début de justice qui se profile. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, la cause du peuple sahraoui vient d'être renforcée par l'obtention du prix Robert F. Kennedy (RFK) des droits de l'homme pour son «combat en faveur de l'autodétermination du Sahara occidental et contre les abus du gouvernement d'occupation marocain». C'est l'annonce qui a été faite par l'organisation basée à Washington. La panique qui s'est emparée du Makhzen risque de se transformer en traumatisme politique le jour où flottera le drapeau sahraoui sur l'ensemble du Sahara occidental.