La santé financière de l'Algérie est ''excellente'' et sa position financière extérieure "reste confortable", a affirmé mercredi à Alger le Directeur général des politiques et des prévisions au ministère des Finances, M. Abdelmalek Zoubeidi. M. Zoubeidi en veut pour preuve les disponibilités du Fonds de régulation des recettes (FRR) qui ont atteint un niveau de 4.300 milliards de DA et le bon volume des réserves de changes officielles, estimé à 150 milliards de dollars à fin juillet 2010. "L'année 2010 est sécurisée, 2011 également. L'année passera sans aucun problème. L'Algérie ne devra pas faire face à un manque de liquidités'', a-t-il assuré au forum du quotidien El Moudjahid. En dépit d'un contexte économique international défavorable, ce responsable prévoit pour l'économie algérienne des perspectives positives et une situation budgétaire qui reste solide malgré la forte expansion des dépenses publiques. Selon M. Zoubeidi, "l'Algérie ne fera face à aucune contrainte pour financer son programme d'investissements publics pour lesquels sera mobilisée une enveloppe de l'ordre de 286 milliards de dollars sur le quinquennat 2009-2014 et n'aura pas à recourir au financement extérieur". Il a fait savoir, dans ce contexte, que la moyenne de croissance économique en Algérie (hors hydrocarbures) entre 2001 et 2002 se situait entre 6 et 7%, misant sur le maintien de ce taux dans les années à venir. Il a fait remarquer, en outre, que "la croissance enregistrée est une croissance générée par la dépense budgétaire, or la croissance doit être le fait de la sphère économique, autrement dit, de l'entreprise". Il a rappelé, dans ce contexte, que l'Etat a consenti beaucoup d'efforts pour "tirer la croissance économique, hors hydrocarbures, vers le haut" à travers le retour aux programmes d'investissements publics pluriannuels. M. Zoubeidi a relevé, dans ce sens, que cette politique de l'Etat a permis de "redresser quelque peu la situation du marché de l'emploi", passant d'un taux de chômage de 11,3 % en 2008 à 10,2 % en 2009. Cependant, il a soutenu que la sphère économique devrait prendre le relais et "contribuer activement à la création de la richesse". Pour que les entreprises interviennent "de manière plus significative dans la croissance économique, l'Etat a pris une série de mesures à leur faveur", a-t-il poursuivi. Il a souligné, à ce propos, que l'allocation des ressources à destination des programmes d'investissements publics est allée prioritairement vers le développement des infrastructures afin d'améliorer l'environnement de l'entreprise. Il a cité parmi les mesures prises par l'Etat au profit PME l'accès aux crédits bancaires, le développement du marché obligataire et le leasing, la baisse de la pression fiscale et la simplification des procédures administratives de payement de l'impôt. M. Zoubeidi a cité, entre autre mesures prises par l'Etat pour encourager la création de PME, celles relatives à la réforme bancaire et à la réforme de l'administration fiscale avec la spécialisation des entités de recouvrement de l'impôt. Il a observé, en outre, que la politique de désendettement externe et interne engagée par l'Algérie a permis à sa politique budgétaire de faire face au choc de la crise financière mondiale. "L'Algérie a opté depuis très longtemps pour une politique très prudente, ce qui a fait que le système bancaire algérien n'a pas été exposé à la crise financière internationale. Les mouvements de capitaux sont rigoureusement contrôlés par la Banque d'Algérie", a-t-il expliqué. Il a précisé, à ce titre, que la dette extérieure de l'Algérie était de l'ordre de 440 millions de dollars à fin août 2010.