Grande journée électorale au Brésil aujourd'hui. Les Brésiliens (près de 136 millions d'électeurs) sont appelés à élire le successeur du président Luiz Inacio Lula da Silva, renouveler l'Assemblée nationale et les deux tiers du Sénat, et désigner les gouverneurs et les députés des 27 Etats fédérés. Le Brésil comptant trois fuseaux horaires, les derniers bureaux fermeront en Amazonie tard dans la nuit. Trois candidats sont en lice pour le poste suprême, dont la favorite Dilma Rousseff. Cette ex-ministre du président Lula, économiste et ancienne activiste de la guérilla marxiste des années 1960, semble jouir des faveurs du peuple. Selon les estimations, Dilma comme l'appellent les Brésiliens est grande favorite pour remporter le scrutin dès le premier tour. Son principal adversaire, le social-démocrate José Serra, ex-gouverneur de Sao Paulo, se maintient à la deuxième position avec 28% des intentions de vote tandis que la chef de file des Verts, Marina Silva, caracolerait en troisième position. Pour une victoire dès le premier tour, il faut 50% des suffrages exprimés plus une voix, selon la Constitution du Brésil. Si aucun des candidats n'obtient la majorité, un second tour est prévu le 31 octobre. Au Brésil, le vote est obligatoire pour les citoyens de 18 à 70 ans et facultatif de 16 à 18 ans et pour les plus de 70 ans. La Constitution ne permet pas de se représenter pour plus de deux mandats. Lula qui jouit d'une popularité extraordinaire après huit ans de pouvoir va devoir passer le flambeau. «Je suis prête à devenir la première femme présidente de notre République», a clamé Dilma Rousseff. «J'emploierai tous mes efforts pour faire du Brésil un pays meilleur et pour lutter contre la pauvreté», a-t-elle promis. Pour sa part, le candidat du Parti social-démocrate brésilien José Serra a déclaré être le «meilleur candidat pour offrir au Brésil une économie robuste». «Je vais garder les emplois existants, en créer de nouveaux et améliorer la santé publique, les prestations sociales et l'éducation», a déclaré Serra qui a déjà participé deux fois à un second tour d'élections présidentielles, mais toujours battu par Lula. La troisième candidate Marina Silva du Parti vert a dit représenter «un nouveau genre de politique qui considère les politiques d'une façon globale». «Je suis la seule candidate qui dépend vraiment de votre vote. Les autres peuvent parvenir au second tour avec l'aide de leurs coordinateurs et de leurs compagnies de télévision. Je compte sur vous pour faire de la nation une véritable démocratie», a-t-elle lancé aux électeurs. Le Brésil a déployé 7 000 policiers et 711 soldats pour fournir un soutien logistique et renforcer la sécurité lors du déroulement du vote. Huitième puissance économique mondiale, le Brésil, notamment sous Lula, a réussi une conversion vers le développement sans égal. Désormais le pays du football a du poids sur la scène internationale. Et le passage de témoin du président Lula, au sommet de sa popularité, installe durablement le Brésil dans la démocratie. M. B.