Les participants au colloque international sur "la traduction comme moyen de contact des civilisations et de développement des langues émergentes" ont appelé, mardi à Mostaganem, à activer la langue amazighe, la faire connaître et l'adopter comme langue fondamentale dans les méthodologies d'enseignement. Les intervenants ont souligné, au terme de la deuxième et dernière journée des travaux de cette rencontre initiée par le Haut commissariat à l'Amazighité (HCA), l'importance d'adopter tamazight comme langue fondamentale dans les trois cycles d'enseignement et les instituts de traduction, en mettant l'accent sur la nécessité d'enrichir les bibliothèques par des livres en langue amazighe pour la promouvoir et la développer. Dans ce contexte, le professeur Habiballah Mansouri, inspecteur de langue amazighe au cycle moyen dans la wilaya de Tizi Ouzou, a appelé "à traduire tout ce qui est maghrébin dans les divers genres littéraires à la langue amazighe, pour réécrire l'histoire de cette langue et la faire connaître aux générations présentes et futures". L'intervenant a indiqué que la traduction "est un moyen d'ouverture sur le monde dans la perspective de contact avec les autres cultures et ce à travers la traduction d'oeuvres littéraires universelles vers d'autres langues, afin de consacrer le dialogue entre les civilisations". Dans sa communication intitulée "Traduction et culturalité à l'ère de la mondialisation", le professeur Madjdi Farah de l'Université de Tunis a estimé que la traduction est un pont et un trait d'union civilisationnelle et culturelle entre tous les peuples. Il a associé dans ce contexte la traduction à la culturalité, en tant qu'outil destiné à assurer un équilibre entre les cultures (la langue d'origine et la langue ciblée). M. Madjdi Farah a ajouté que la langue amazighe a besoin davantage d'intérêt, à travers l'élaboration d'un nombre de dictionnaires pour mieux faire connaître ses spécificités, pouvoir bénéficier des moyens de communication modernes et rendre son champ de déploiement plus vaste. Il a appelé les intellectuels maîtrisant tamazight à s'investir davantage dans l'écriture dans leur langue maternelle. L'enseignante Mme Senouci Massika de l'Université de Ouargla a recommandé, dans une conférence intitulée "La traduction comme moyen de transmission des connaissances et de préservation de l'identité", à déterminer, en traduction, la priorité dans le choix de la langue d'arrivée, tout en s'interrogeant, au sujet de priorité, si la traduction devrait se faire vers tamazight ou à contrario de tamazight vers une autre langue. Mme Senouci a également souligné l'importance d'écrire des oeuvres littéraires en langue amazighe pour l'enrichir et permettre ainsi une promotion de la culture et du patrimoine amazighs à l'échelle universelle. Les travaux de ce colloque se poursuivent par la présentation d'autres communications abordant, entre autres, les thèmes "Pour traduire le texte juridique algérien en langue amazighe" et "Adaptation et enrichissement de la langue", et seront sanctionnés par une série de recommandations.