Echec n Les manifestations observées depuis plusieurs jours n'ont pas abouti à faire reculer le gouvernement concernant cette loi très controversée. L'Assemblée nationale française scellait ce mercredi l'adoption définitive par le Parlement de la réforme des retraites à la veille d'une nouvelle journée de grèves et de manifestations qui prend, dans ces conditions, des allures de baroud d'honneur pour les syndicats. Après le Sénat hier, mardi, le vote de la loi, l'une des plus contestées en France ces quinze dernières années, devait intervenir en milieu d'après-midi, alors que la majorité de droite entrevoyait une sortie du conflit social. Tout en se gardant de crier victoire, le gouvernement notait que les grèves très dures dans les transports, les raffineries ou le ramassage des ordures, lesquelles ont failli paralyser la France la semaine dernière, sont en net reflux. Le ministre du Travail, Eric Woerth, soulignait mercredi «des signes positifs», et ce dans un entretien au quotidien La Tribune. «Je constate aussi que le blocage du pays n'est absolument pas soutenu par les Français», a-t-il ajouté. La veille, le gouvernement avait en particulier annoncé que la reprise du travail avait été votée dans cinq raffineries sur les douze que compte le pays. En début de semaine, elles étaient toutes en grève, ce qui s'était traduit par de graves pénuries d'essence. Ce mercredi, dans l'ensemble du pays, une station-service sur cinq restait cependant incapable de fournir du carburant. Dans les chemins de fer également le mouvement de grèves reconductible s'essouffle. Le trafic des trains à grande vitesse (TGV) devait être quasiment normal. La mobilisation contre cette réforme subira un test majeur demain, jeudi, avec la septième journée nationale de grèves et de manifestations organisée par les syndicats. Les autres journées de ce genre avaient été des succès. A la mi-octobre, entre 1,2 et 3,5 millions de personnes étaient descendues dans la rue contre le projet emblématique de la fin de mandat de Nicolas Sarkozy, dont la mesure principale est le recul de 60 à 62 ans de l'âge minimal de départ en retraite. Certains leaders syndicaux ont appelé Nicolas Sarkozy à ne pas promulguer la loi. En France, c'est cette promulgation qui déclenche la mise en œuvre du projet, mais le gouvernement a assuré que la loi serait bien appliquée dès la mi-novembre, après que le Conseil constitutionnel aura examiné le recours que l'opposition socialiste entend déposer. Le recul de l'âge légal de départ à la retraite est la pierre angulaire du projet du gouvernement. Il prévoit de le porter de 60 ans à 62 ans en 2018, en l'augmentant à partir de 2011 de 4 mois par an. La première génération concernée est celle née en 1951. L'âge légal est celui à partir duquel on peut prétendre à toucher une retraite pleine, à condition d'avoir une durée de cotisation suffisante au système de pension. La durée de cotisation pour une retraite à taux plein est actuellement de 40 ans et 5 mois et aura atteint 41 ans en 2012. Il est prévu dans le projet qu'elle passe à 41 ans et trois mois à partir de 2013.