"Mohamed Lamari, le ténor de la Casbah", une biographie consacrée à ce grand nom de la chanson algérienne, écrite par le journaliste Abdelkrim Tazaroute, vient de paraître aux éditions "Rafar". Le parcours artistique, qui remonte à près d'une soixantaine d'années, est retracé dans l'ouvrage à travers plus de 150 pages illustrées par des photographies montrant ses apparitions sur scène et ses participations aux différentes tournées artistiques nationales et internationales. Abdelkrim Tazaroute introduit le lecteur dans la vie du père de l'éternelle chanson "Djazaïria" qui a su sauvegarder et transmettre son art de génération en génération en restant fidèle à sa manière d'interprétation sur scène qui lie gestuelle, intonation de la voix et émotions. "Lamari a réellement révolutionné la chanson algérienne en lui ouvrant toutes grandes les portes de la modernité (...) Son répertoire immense aux sonorités variées va de la chanson d'amour, romantique et douce jusqu'au texte engagé et mobilisateur", lit-on dans la préface du livre écrite par Achour Cheurfi. "Le présent livre tente de restituer le parcours tumultueux d'une forte personnalité musicale, un ambassadeur de notre culture algérienne hors de nos frontière (...). Ce livre limpide explore une personnalité complexe et attachante qui a marqué plusieurs générations d'Algériennes et d'Algériens par la modernité de ses thèmes musicaux, la puissance et la souplesse de sa voix et son talent unique", a-t-il ajouté. La biographie est entamée par l'un des célèbres titres "Rana H'na" (Nous sommes toujours là!) qui représente dans ce contexte une métaphore sur le parcours du chanteur qui brille encore depuis plus d'un demi-siècle. "Lamari n'a jamais aimé qu'on lui parle de retraite où que l'on s'avise, dans une discussion, de lui insinuer qu'il chante depuis tellement longtemps que l'on est quelque part surpris qu'il soit encore là à se démener sur scène comme un jeune", écrit l'auteur en rassurant que l'artiste "détend l'atmosphère (...) et balance des réponses qu'il débitera à un rythme soutenu un peu comme s'il s'était préparé à ce type de remarques désobligeantes". Mohamed Lamari, qui se considère selon la biographie tel un homme mort sans la chanson, la scène et le public, est présenté comme une "bête de scène" qui a réussi à se démarquer des autres artistes algériens par son allure, sa coupe de cheveux, ses extravagantes tenues de scène, sa façon de chanter et sa présence scénique. "Lamari réussit le miracle de se produire durant presque soixante ans de carrière avec pratiquement une dizaine de chansons, celles en majorité des débuts de sa carrière artistique, alors que son répertoire en compte plus de 400 titres", note M. Tazaroute.