ALGER, 13 nov 2010 (APS) - La mise à niveau des entreprises et la révision du tissu industriel, demeurent un "préalable déterminant" en matière de promotion des exportations hors hydrocarbures, ont souligné dimanche à Alger des spécialistes. "La réduction de la facture de l'importation ne peut venir que de la promotion de la production nationale", a estimé le président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME, Zaim Bensaci, plaidant pour "la reconsidération des pôles industriels pour en faire un véritable fer de lance de l'industrie nationale". Intervenant lors d'une table ronde organisée par le quotidien El Moudjahid sur la stratégie nationale pour la promotion des exportations hors hydrocarbures, M. Bensaci a relevé également la nécessité d'encourager les sociétés de sous-traitance et de dégager des moyens pour les renforcer dans le cadre du développement industriel en Algérie. Il a réitéré, à ce titre, la volonté de l'Etat de développer l'investissement dans l'industrie pour en faire une alternative à l'exportation hors hydrocarbures. Le président du CNCPME s'est déclaré en faveur des mesures protectionnistes prises par l'Etat pour protéger l'économie nationale. "Je suis pour le patriotisme économique. Les mesures protectionnistes existent dans le monde entier. On ne doit pas avoir de complexe par rapport à cela", a-t-il dit. De son côté, le directeur général de l'Agence algérienne pour la promotion des exportations (ALGEX), Mohamed Bennini, a estimé que l'Algérie devrait approfondir l'investissement dans les PME, créatrices de richesses, avant d'accélérer les négociations d'adhésion à l'OMC, notamment après la signature d'Accord d'association avec l'UE et la mise en place de la Zone arabe de libre échange. ''Nous ne gagnons pas à ouvrir notre marché davantage sans avoir grand-chose à offrir au marché extérieur et sans être bien préparé à la concurrence", a-t-il fait remarquer. Il a indiqué que les contraintes auxquelles sont confrontés les opérateurs économiques sont "récurrentes" depuis les années 1960, soutenant que la priorité actuelle pour les exportateurs nationaux était de chercher les voies et moyens afin d'améliorer la productivité, la qualité et l'expertise des entreprises algériennes en vue d'arriver à conquérir davantage de parts de marchés sur le plan international. Le premier responsable d'Algex a rappelé, dans ce contexte, les instruments, les facilitations et les mesures d'accompagnement des exportations mises en place par les pouvoirs publics pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures. Parmi ces dispositions mises en oeuvre par l'Etat figurent l'élargissement de nouvelles mesures visant à accompagner l'activité d'exportation, notamment des études d'exploration du marché, la création de services d'export aux PME/PMI, la facilitation de leur présence à l'étranger, l'accompagnement de l'exportateur dans les opérations de fret et la participation aux salons, à l'instar de l'agence de promotion des exportations. Pour sa part le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Zoheir Benslim a regretté que "la mise en place du Conseil national des exportations, prévue par la loi de 2004 n'est pas encore concrétiséeà ce jour". Prévu en 2004, ce Conseil, qui doit être présidé par le Chef du gouvernement, est chargé, notamment, de définir la politique nationale en matière de diversification des exportations nationales lesquelles demeurent très dominées par les produits pétroliers. Il a, ainsi, plaidé pour "une politique nationale claire et à long terme, visant la diversification et la promotion des exportations hors hydrocarbures". Expliquant le rôle de la Caisse algérienne de garantie des crédits à l'exportation (CAGEX) et les différentes polices d'assurances à l'exportation et d'assurance-crédit offertes par cet organisme et qui sont 'bien différentes des assurances-dommages, son directeur général, M.Djilani Triket a mis en valeur l'avantage que représente l'assurance à l'exportation. Les exportations algériennes hors-hydrocarbures, demeurent "marginales" en 2009 avec seulement 2,4% des exportations globales, soit l'équivalent de 1,05 milliard de dollars, enregistrant ainsi une diminution de 46% par rapport à 2008.