La Ligue espagnole pour les droits de l'homme a annoncé lundi qu'elle va déposer une plainte contre le gouvernement marocain pour "crime contre l'humanité et crime contre un citoyen espagnol", auprès de l'Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole. Cette association de défense des droits de l'homme a indiqué que la plainte qui sera déposée mardi auprès de la justice au sujet de la répression sanglante contre des civils sahraouis et de la mort d'un Espagnol, "vise les ministres marocains de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères, ainsi que le gouverneur d'El-Ayoun", ville sahraouie occupée. La ligue a également souligné que la plainte a été élaborée en vertu du principe de "justice universelle" qui permet à la justice espagnole de se saisir et d'enquêter sur des crimes de masse commis à l'étranger, sous certaines conditions. Parmi ces conditions, l'association cite, en particulier, la nécessité qu'il figure parmi les victimes un ou des Espagnols. Selon les premiers indices, le ministère public devrait juger cette plainte recevable et il se prononcerait pour l'ouverture d'une enquête, du fait que parmi les victimes figure Baby Hamadi Buyema, un Sahraoui qui était titulaire de la nationalité espagnole. Le 8 novembre passé, les forces marocaines ont pris d'assaut le camp de Gdeim Izik, situé près d'El-Ayoun, où plus de 20.000 Sahraouis s'étaient installés depuis la mi-octobre. Le gouvernement sahraoui a annoncé un bilan provisoire, dans lequel il a déploré la mort de dizaines de citoyens sahraouis et plus de 4.500 blessés ainsi que 2000 prisonniers, au cours de l'assaut meurtrier organisé par les forces armées de l'occupant marocain contre le camp de Gdeim Izik. Le frère de la victime espagnole, Lehmad Hamday Buyema, a accusé, vendredi passé, la police marocaine d'avoir "brutalement assassiné" son frère en l'écrasant avec une voiture.