Le correspondant de la Radio et télévision belge (RTBF) et du journal Le Soir (Belgique) a été expulsé par les autorités marocaines alors qu'il essayait de couvrir les évènements qu'a connus le campement de Sahraouis près d'El Ayoune occupée suite à l'assaut des forces marocaines le 8 novembre. Guillaume Bontoux, qui travaille aussi pour la radio espagnole, a été expulsé d'El Ayoune l'après-midi même de son arrivée après avoir été interrogé par la sûreté nationale marocaine, rapporte mercredi la RTBF sur son site internet. "Ce n'est un secret pour personne, les relations entre l'Espagne et le Maroc sont orageuses, mais apparemment c'est le métier de journaliste en général qui dérange le Maroc, dans ce cas-ci", a témoigné le journaliste sur ce même site, qui ne précise pas la date exacte de l'expulsion. "J'ai proposé à la rédaction de la radio nationale d'Espagne de partir là-bas parce qu'on refusait systématiquement l'accès à Laayoûn aux journalistes espagnols, je me suis dit qu'avec mon passeport français, ce serait plus facile de m'y rendre", a-t-il rapporté. Et l'infortuné journaliste de poursuivre: "J'ai été arrêté à Casablanca. On m'a empêché de monter dans l'avion qui faisait Casablanca-Laayoûn. On me dit que mon vol est annulé le jeudi lors de ma première tentative, et je m'étais présenté comme journaliste free-lance pour Le Soir et la RTBF à ce moment-là. Je n'avais pas dit que je travaillais pour une radio espagnole. Cela ne les a pas empêchés de m'interdire d'y aller. L'objectif c'est qu'on ne sache pas vraiment ce qui s'est passé là-bas, et ils y arrivent". Guillaume Bontoux était arrivé à Laayoûne en se faisant passer pour un étudiant. Mais l'après-midi même de son arrivée, il a été interrogé par la sûreté nationale marocaine avant de se faire expulser du territoire, a indiqué RTBF. Reporters sans Frontières (RSF) avait annoncé le 10 novembre dernier qu'une "dizaine de correspondants étrangers ont été empêchés" de se rendre à Lâayoune au Sahara occidental après le démantèlement par les forces de l'ordre marocaines du camp de contestataires sahraouis de Gdeim Izik. "A ce jour (10 novembre), une dizaine de correspondants étrangers sont toujours empêchés d'embarquer pour Lâayoune par les représentants de la compagnie gouvernementale Royal Air Maroc (RAM) à l'aéroport de Casablanca", avait affirmé RSF dans un communiqué, signalant que la presse internationale s'intéressant à la question du Sahara occidental était la "cible directe" des autorités marocaines. L'assaut contre le campement de Gdeim Izik avait fait "des dizaines de morts et des milliers de blessés" parmi les civils, selon le ministère sahraoui de l'information.