L'activité commerciale durant les journées de fête sera désormais régulée et organisée par un décret exécutif devant être prochainement soumis par le ministère du Commerce, a indiqué mercredi à Constantine le premier responsable de ce département, M. Mustapha Benbada. Ce texte déterminera avec exactitude toutes les activités commerciales devant être exercées durant les jours de fête, notamment l'Aïd, afin de permettre aux citoyens de rompre définitivement avec les désagréments liés aux "défaillances" observées de certains commerçants durant ces journées, a souligné le ministre. Au cours d'une visite de travail et d'inspection à Constantine, M. Benbada a par ailleurs infirmé toute intention de son département de sanctionner les commerçants qui ont fait fi aux usages commerciaux durant les jours de l'Aïd "faute de texte de loi autorisant cette procédure". Selon le ministre, les commerçants n'ayant pas répondu aux multiples appels lancés par les organisations et des associations professionnelles, le feront prochainement "sous la rigueur de la loi". Sur un autre chapitre, le ministre du Commerce a fait part de la prochaine création d'un réseau, en amont, de trois marchés de gros à vocation nationale et d'une dizaine d'autres à vocation régionale. Il a indiqué que ce projet qui s'inscrit dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, vise à "réguler la circulation des marchandises" en éliminant les intermédiaires, ce qui va avoir, selon lui, un "impact positif sur les prix". La création de cette "chaîne de marchés" permettra également aux responsables concernés d'avoir une "traçabilité claire et nette" de l'ensemble des produits écoulés, permettant de "serrer l'étau" sur les cercles frauduleux qui ne cessent de mettre en péril et la santé du citoyen et l'économie nationale, a ajouté M. Benbada. Dans ce contexte, il a annoncé la prochaine mise en place d'un dispositif de contrôle des produits saisis ou refoulés dans la perspective de "démanteler" ou, à la limite, de cerner les réseaux maffieux qui commercialisent les produits contrefaits. La lutte contre la contrefaçon nécessite "l'implication de tout un chacun", à commencer par le citoyen jusqu'aux services de sécurité en passant par la société civile, les médias et les différents organes de contrôle et de répression, a estimé M. Benbada. S'agissant des moyens matériels devant accompagner la lutte contre la contrefaçon, le ministre du Commerce a rappelé la création, d'ici 2015, de laboratoires de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes à travers l'ensemble des wilayas du pays. Il a dans ce contexte indiqué que la mise en place de ces structures de contrôle contribuera à l'amélioration des prestations assurées par les laboratoires régionaux qui se trouvent parfois débordés et même incapables de répondre à toutes les demandes d'analyse ou de contrôle. Evoquant l'activité des laboratoires régionaux, le ministre a révélé leur impuissance d'analyser certains produits à usage industriel notamment faute de référentiel devant être assuré et communiqué par la tutelle concernée. Qualifiant le marché informel de "phénomène multidimensionnel" puisqu'il implique plusieurs secteurs, social, économique, sanitaire et sécuritaire, le ministre du Commerce a annoncé la mise en place d'ici 2011 d'un plan de "travail multidimensionnel" qui se chargera de la lutte contre ce phénomène qui gangrène l'économie nationale. Ce plan de travail sera élaboré par le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales qui a déjà dépêché un groupe de spécialistes qui proposera les mécanismes à mettre en oeuvre pour faire face au commerce informel, a souligné M. Benbada, faisant part du recrutement par son département, au cours de l'actuel quinquennat, de près de 7.000 fonctionnaires afin de mieux prendre en charge les besoins du secteur. Lors de sa visite à Constantine, le ministre a eu à s'enquérir de chantiers relevant de son secteur et du fonctionnement de plusieurs structures, à l'exemple du chantier de réhabilitation du marché d'El Khroub, et du laboratoire régional de contrôle de la qualité. M. Benbada s'est également rendu au marché fraichement ouvert de la cité des Chouhada (ex-Améziane) avant d'inspecter la direction locale du commerce, le marché de gros de la zone industrielle Palma et le siège de la Chambre du commerce et d'industrie Rhumel. Le ministre du Commerce devait, en clôture de sa visite à Constantine, présider une séance de travail regroupant les opérateurs économiques locaux.