Boulangeries et magasins d'alimentation fermés, étals de marchés vides ont fait que durant l'Aïd, et bien après, les ménages ont eu des difficultés énormes à s'approvisionner. Pour que ces images de commerces aux rideaux baissés ne se voient plus les jours de fête, voici qu'on parle d'un service minimum auquel seront soumis les commerçants. A voir ! Le citoyen gardera longtemps en mémoire ses difficultés à s'approvisionner les jours de l'Aïd et même bien après. La majorité des commerçants a baissé rideau, laissant en plan les ménages obligés de recourir à la débrouille pour le quotidien. Les quelques commerçants qui ont ouvert ont profité de l'occasion pour augmenter les prix de leurs produits. Pis encore, des clients se sont vu vendre parfois des «déchets» à des prix exorbitants. Des habitants des grandes villes telles qu'Alger, Oran, Blida, Béjaïa, Annaba, Constantine, Jijel ont souffert durant les jours qui ont suivi l'Aïd El Fitr d'une pénurie de pain, de lait et de fruits et légumes. Face à ce problème récurrent, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé, hier, mercredi, la volonté du gouvernement d'imposer le système de permanence. «Un groupe de travail sera bientôt installé pour préparer les textes et trouver les meilleurs moyens d'assurer une réelle organisation autour de cela. Nous avons constaté, durant l'Aïd El-Fitr que le comportement de certains commerçants était irresponsable. Le commerçant n'est pas un citoyen ordinaire. Il doit assurer le service public pour les milliers de personnes qui habitent les quartiers ou qui sont de passage», a-t-il préconisé. Intervenant sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, M. Benbada a salué l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), qui est affiliée à l'UGTA, pour en avoir fait la proposition. «Tant mieux que la proposition ait été faite par les professionnels. Habituellement, ce genre d'initiative vient des pouvoirs publics. On doit imposer un minimum de service pour des activités commerciales essentielles», a-t-il déclaré. Il a indiqué, par ailleurs, que les boulangeries, les crémeries, l'alimentation générale et les transports seront concernés. Il a également annoncé qu'un texte de loi sera prochainement promulgué définissant les conditions d'octroi du registre du commerce à durée déterminée, prévu par la Loi de finances complémentaire (LFC) 2010. Le ministre, qui a précisé que le nombre des détenteurs de registres du commerce s'élève à 1,4 million, et plusieurs commerçants se sont habitués à certaines pratiques comme la vente sans facturation et le non-affichage des prix officiels, causant d'«importantes pertes au Trésor public par la non-déclaration des comptes sociaux ou leur déclaration sous des noms d'emprunt». Le ministre a indiqué que 40 000 infractions ont été enregistrées par les services de contrôle de son ministère qui a, d'ailleurs, procédé à la fermeture de 2 780 commerces durant le mois de ramadan.