Les responsables de la commune de T'kout (Batna), distante de 90 km du chef-lieu de wilaya, entendent donner une "impulsion décisive" au développement de manière à améliorer durablement les conditions de vie d'une population "enfermée" par le relief difficile de la région. Une population vivant dans une région reculée, montagneuse, où les conditions de vie sont rudes et qui a été mise, ces derniers temps, au devant de l'actualité en raison de la silicose qui affecte les tailleurs de pierre, très nombreux à T'kout. Le relatif isolement de cette région impose ''en priorité'', selon les élus locaux, le développement du réseau routier qui doit être renforcé et réhabilité notamment au niveau des tronçons dégradés qui deviennent impraticables en hiver. C'est le cas, affirme le président de l'assemblée populaire communale (APC), du tronçon de 7 km du chemin de wilaya n° 5 reliant sur 18 km les localités de Chenaoura et de Tifelfel et dont 11 km seulement avaient été réhabilités en 2008. La réalisation d'une route de 24 km pour relier T'kout à Inoughissène est également "vitale", selon Messaoud Benchouri, pour désenclaver cette commune reculée de 11.100 habitants. Le même édile souligne également l'importance de la construction d'une route pour joindre les localités de Taghit et de Lakseur, avec un pont pour enjamber l'oued Labiodh. Cette route évitera aux habitants des deux localités le long détour qui les oblige actuellement à passer par la commune voisine de Ghassira, note M. Benchouri. Le directeur des travaux publics, Djamel-Eddine Bouhamed, contacté par l'APS, affirme de son côté qu'il existe un programme d'entretien des chemins de wilaya et des chemins communaux pour l'ensemble de la wilaya, dont l'exécution est menée "en fonction des priorités". L'ouverture récente à la circulation du chemin communal reliant T'kout à la localité de Sidi Ali (commune de Kimel) après sa réhabilitation pour 490 millions de DA "constitue déjà un moyen de désenclavement pour la région", ajoute le responsable des travaux publics qui souligne que la réhabilitation des quatre km restant de ce chemin sera prise en charge par les futurs programmes. Par ailleurs, en vue de garantir à la population locale un meilleur accès aux soins et éviter aux patients les déplacements vers les établissements sanitaires de Arris, voire de M'chounèche dans la wilaya voisine de Biskra, un hôpital de 60 lits sera bientôt mis en chantier à T'kout pour un montant de 600 millions, assure le président de l'APC de T'kout. Un centre de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA), doté d'un internat de 60 lits, est actuellement en voie de construction dans cette commune qui compte cinq centres urbains, en l'occurrence Taghit, Lakseur, Chenaoura, Tedekhet et Baloul. Le taux d'avancement de ses travaux est de 20 %, indique-t-on de même source. Se félicitant des efforts déployés par les pouvoirs publics pour le développement de cette région, M. Benchouri rappelle que le raccordement de la localité de Chenaoura (3.000) habitants) au réseau du gaz naturel a été opéré il y a moins de deux mois. L'accès à cette énergie propre sera étendu au chef-lieu de la commune "avant la fin de l'année en cours", note-t-on. Le chef lieu de cette commune a également bénéficié d'une opération de réfection du réseau d'alimentation en eau potable dont la deuxième et dernière tranche est en voie d'achèvement. C'est le cas également du projet du nouvel hôtel de ville lequel, après son équipement, devra regrouper l'ensemble des services communaux éparpillés sur plusieurs sites. Il reste que les principales attentes des habitants de la commune de T'kout, auxquelles les élus locaux s'efforcent de répondre, concernent l'équipement et l'ouverture des deux salles polyvalentes fermées depuis trois ans à Chenaoura et à Taghit, ainsi que la réalisation d'un CEM (collège d'enseignement moyen) à Chenaoura pour alléger la pression exercée sur l'établissement de T'kout. La construction de deux retenues collinaires dont les études ont été élaborées il y a cinq ans, le renforcement de l'électrification rurale, l'extension des réseaux d'éclairage public et la création de structures sportives pour jeunes (stade, piscine, salle omnisports) constituent à l'heure actuelle d'autres préoccupations pour les habitants de T'kout. Ces derniers restent cependant, selon le président de l'APC, conscients des grands efforts entrepris par l'Etat au bénéfice de cette commune et souhaitent que leur ville ne soit plus simplement évoquée au travers du drame des tailleurs de pierre.