Le Groupe de la Banque mondiale pour le secteur de l'eau adopte une stratégie qui préconise un meilleur effort d'information et une approche plus intégrée de la gestion des ressources. Un bilan intermédiaire de cette stratégie fait ressortir que la gestion de l'eau doit être la priorité pour garantir l'avenir de l'humanité. Mme Julia Bucknall, chef du secteur Eau à la Banque, déclare, dans ce sens, qu'"on ne peut s'attaquer comme il faut aux priorités mondiales que sont la sécurité alimentaire, les énergies renouvelables, l'adaptation au changement climatique, la santé publique et l'urbanisation tant qu'on n'assurera pas une meilleure gestion de l'eau". "Et pour mieux gérer l'eau, on ne peut pas vraiment faire l'économie d'un solide travail d'analyse hydrologique", juge-t-elle. Le rapport d'avancement à mi-parcours de la stratégie définie par la BM pour la gestion des ressources en eau, intitulé "Assurer une alimentation durable en eau pour tous dans le contexte du changement climatique", réaffirme la validité de cette stratégie mise en place en 2003, ainsi que des résultats obtenus par la BM dans le cadre de ses projets. Il relève les évaluations extrêmement satisfaisantes dont font l'objet les résultats de ces projets, et estime que la BM met, à juste titre, l'accent sur les pays jugés hautement prioritaires, c'est-à-dire ceux dont la population est confrontée à des obstacles pour son accès à l'eau. Rendu public à la fin du mois écoulé au siège du Groupe de la Banque mondiale, le rapport fait état des conclusions de l'examen du portefeuille de projets de la Banque dans ce même secteur que le groupe indépendant d'évaluation (IEG) avait publié en mars dernier. L'un et l'autre ont notamment constaté que l'accroissement des activités de prêt dans ce secteur s'était accompagné d'une amélioration des résultats des projets, jugés satisfaisants dans une proportion régulièrement supérieure à la moyenne de 75 % qui caractérise l'ensemble des projets de la BM. Néanmoins, faut-il le souligner, ce rapport regrette aussi la lenteur des progrès réalisés sur la voie de l'Objectif de développement pour le Millénaire consistant à réduire de moitié la proportion d'individus qui n'ont pas accès à des services d'assainissement améliorés, ainsi que le manque persistant de données fiables sur les ressources en eau disponibles et leur utilisation. Rappelons, en outre, que Inger Andersen, vice-présidente pour le développement durable à la BM, s'est félicitée de ce rapport d'avancement, ne serait-ce que du fait qu'il réaffirme la volonté du Groupe de la Banque mondial d'aider les pays en développement à se doter d'une infrastructure hydraulique adéquate ou à améliorer celle en place et à surmonter tout ce qui peut y faire obstacle. "Seulement 23 % du potentiel hydroélectrique existant dans les pays en développement est déjà exploité", a-t-elle déclaré à ce sujet, ajoutant : "Les bénéfices pour les pauvres peuvent être énormes. Mais pour réussir à les concrétiser, il nous faut aller délibérément au devant des communautés pour identifier les avantages qu'il y a pour elles au plan local, et gérer et atténuer les éventuels risques associés aux projets d'hydroélectricité. De cette manière, tout le monde est gagnant, aujourd'hui et demain". Mme Bucknall s'est, elle aussi, félicitée des orientations définies dans le rapport. "Ses conclusions montrent que la stratégie de 2003 avait correctement identifié les facteurs clés qui influencent aujourd'hui le secteur de l'eau, à savoir la population, la croissance, l'urbanisation et le changement climatique", s'est réjoui la responsable de l'eau à la Banque mondiale. "Les orientations stratégiques tracées dans ce rapport serviront de guide aux services du réseau Eau et à ceux des régions de maintenant jusqu'en 2013", a-t-elle conclu.