La colonisation du Sahara occidental qui perdure est une "profonde blessure" en Afrique, a déclaré le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari, à l'occasion du 50e anniversaire de l'adoption par les Nations unies de la résolution 1514, relative à l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés. S'adressant dans une lettre au président du comité spécial des 24 de l'Assemblée générale de l'ONU, Donatus Keith, citée par l'agence de presse sahraouie (SPS), M. Boukhari a relevé que la décolonisation inachevée du Sahara occidental représentait aussi "un sérieux revers de la signification du 50e anniversaire de la déclaration de la résolution 1514". "Le peuple sahraoui dont le droit à l'autodétermination et à l'indépendance a été reconnu et réaffirmé par les Nations unies de plus de 5 décennies, ne peut qu'exprimer sa frustration face à l'incapacité de l'Onu à assumer pleinement ses responsabilités devant lui permettre l'exercice de ce droit fondamental", a-t-il déploré. M. Boukhari a souligné que les forces d'occupation continuent leur politique de violation des droits de l'homme et le pillage des ressources naturelles du territoire sahraoui, en qualifiant ce comportement de "violation flagrante" du droit international. Il a indiqué que même si la question du Sahara occidental est inscrite à l'ordre du jour de la 4ème commission et du comité spécial des 24, les droits du peuple sahraoui continuent d'être entravés par l'occupation illégale du Maroc, qui est pourtant, a-t-il souligné, un Etat membre des Nations unies. Rappelant que l'occupation marocaine est qualifiée par l'ONU comme une "occupation militaire du territoire", M. Boukhari a déploré le fait que l'ONU ne soit pas encore arrivée à faire aboutir le processus de décolonisation dans la région, depuis la mise en place de la Mission des Nations unies pour un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) en septembre 1991.